Stade 5-Juillet. Temps froid. Terrain en bon état. Affluence faible. Arbitrage tunisien composé de Haythem Girat, assisté de Ismail Aymen et Hassen Abdelâali Buts : Brahimi (38', 70'), Slimani (85') Algérie Avertissements : Ferhani (84') Algérie - Enza-Yamissi (70') RCA Composition des équipes : Algérie : Salhi (Rahmani 52'), Arous, Abdellaoui (Ferhani 55'), Mandi, Cadamuro (Chafaï 77'), Medjani (Bennacer 61'), Ferhat, Djabou (Hanni 55'), Mahrez, Brahimi (Bounedjah 72'), Slimani Entraîneur : Madjer RCA : Lembet, Enza-Yamissi, Ngamgam, Zimbori, Mboumbouni (Mayouga 83'), Youga, Anzite, Gourrier, Manga, Kethevoama (Limane 74'), Momi (Kotoy 78') Entraîneur : Savoy Une victoire et puis c'est tout ! Niveau - Sans convaincre sur le plan du jeu, les Verts ont tout de même réussi à battre, hier, sur la pelouse du stade du 5-Juillet, la République centrafricaine sur le score de 3 à 0. Les Verts ont renoué avec la victoire en battant en amical la République centrafricaine sur le score de 3 à 0. La dernière en date remonte à juin dernier où, sous les les ordres de l'Espagnol Lucas Alcaraz, ils avaient dominé difficilement le Togo (1-0), lors de la première journée des éliminatoires de la CAN 2019, après avoir pris le dessus en amical sur la Guinée (2-1). Entre ces deux dates, il s'est bien évidemment passé beaucoup de choses avec surtout deux défaites contre la Zambie, en éliminatoires de la Coupe du monde 2018 et le départ d'Alcaraz, remplacé par Rabah Madjer et ses deux adjoints Meziane Ighil et Djamel Menad. La désignation de l'ancienne star du FC Porto, à la tête des Verts n'a, apparemment pas, plu à tout le monde. Il s'ensuivra une campagne de critiques, parfois acerbes, à l'endroit de Madjer qui, dès son premier match, il y a quatre jours au stade Chahid Hamlaoui de Constantine contre le Nigeria pour le compte de la dernière journée des qualifications pour la Coupe du monde 2018 en Russie, s'est trouvé sous une grosse pression. Cela en rajoutera une dose supplémentaire sur les épaules d'une équipe déjà fébrile qui a eu du mal à emballer le match d'hier sur la pelouse du stade du 5-Juillet face à une sélection centrafricaine en reconstruction et bien disciplinée sur le plan tactique. Pour leur part, les Verts étaient plutôt craintifs et moins incisifs en début de rencontre, face à la double muraille bleue dressée par le sélectionneur Raoul Savoy. Il a fallu d'ailleurs attendre la vingtième minute pour assister à la première action algérienne, deux minutes après celle des Centrafricains. Réveillés par les sifflets du public qui n'a pas hésité à commencer à les chambrer, les coéquipiers du capitaine d'un soir Ryad Mahrez ont tenté d'accélerer le rythme pour atteindre la cage du gardien Lembet. Après quelques tentatives de Slimani, qui rate le cadre sur un centre de Djabou, ou ce tir cadré du nouveau venu Arrous, les Verts trouvent le chemin des filets à la suite d'une incursion d'Yacine Brahimi qui se faufile dans une défense bien dense pour battre le gardien adverse (39'). Un grand soulagement pour la sélection qui rejoint les vestiaires avec cet avantage. En seconde période, le bloc centrafaircain se met plus devant et va gêner énormément l'évolution des Algériens, victimes également de leur désorganisation, et qui vont mettre un bon moment pour reprendre le match en main. Puis, sur un coup franc rapidement joué, Brahimi prend de vitesse la défense centrafricaine pour aller battre de nouveau le gardien Lembet (71'). La rentrée de Bounedjah va davantage secouer l'attaque algérienne et c'est ce dernier qui va servir idéalement Slimani pour porter l'estocade à cinq minutes de la fin (85'), faisant ainsi taire une partie du public qui a passé la soirée à l'insulter tout comme le gardien Rahmani qui a suppléé Salhi en seconde période. Ce comportement idiot de la part d'une frange des ‘'supporters'' des Verts ne sera, malheureusement, pas le dernier. Le vœu : Madjer : «Laisser nous le temps pour travailler» l Le sélectionneur national, Rabah Madjer, était presque le seul à se montrer satisfait de la production de son équipe. «Je suis satisfait du résultat et de la manière. Tactiquement, nous étions très bons. Je retiens la volonté affichée par les joueurs qui ont mis du cœur pour gagner ce match. Le début de la rencontre fut difficile face à une bonne équipe de la Centrafrique dans un stade qualifié de ‘'Tribunal''. En seconde période, l'entrée de Bounedjah, en soutien à Slimani, s'est avérée bénéfique et nous a permis d'inscrire deux buts. C'est très important que l'équipe joue de cette manière, c'est de bon augure en vue des prochaines rencontres. Je tiens à dire que cette sélection mérite plus de respect. Je ne comprends par l'acharnement de certaines personnes sur nous alors que nous sommes venus en pompiers et l'urgence était de gérer les matches contre le Nigeria et la République centrafricaine. Laissez-nous le temps pour travailler. Comme je l'ai dit auparavant, le grand chantier va commencer pour préparer la prochaine CAN-2019 au Cameroun. Il reste beaucoup de travail à faire, notamment en trouvant les joueurs au profil idéal», a-t-il indiqué. L'avis / Savoy : «Nous aurions pu marquer» l Le coach de la République centrafricaine, Raoul Savoy, a indiqué que son équipe n'a pas à rougir de la défaite. Pour lui, elle est en reconstruction. «Nous nous sommes déplacés à Alger pour réaliser un bon résultat, on savait que ça allait être difficile face à une excellente équipe algérienne. Notre sélection est en pleine phase de construction avec une moyenne d'âge de 22 ans. En première période, nous avons joué relativement bas, mais en seconde mi-temps, nous sommes montés d'un cran pour se procurer des occasions, nous aurions pu marquer. En dépit de cette défaite, je suis satisfait de la prestation de mes joueurs qui n'ont pas démérité», a-t-il fait savoir. L'hommage : Minute de silence à la mémoire de Rouaï l Avant la rencontre, une minute de silence a été observée à la mémoire du regretté Amar Rouaï, ancien joueur de la glorieuse équipe du FLN. La décision a été prise au cours de la réunion technique précédant ce match. Les joueurs de la sélection nationale porteront lors de cette rencontre amicale un crêpe au bras en signe de deuil. Amar Rouaï est décédé dimanche après-midi à l'âge de 85 ans, à la suite d'une longue maladie. Le rapatriement du corps de l'ancien joueur de la glorieuse équipe du Front de libération nationale (FLN) se fera jeudi sur le vol Lyon-Sétif (11h45), et l'enterrement se déroulera le lendemain après la prière du vendredi dans sa ville natale El-Eulma. La projection / Mahrez : «Nous allons, désormais, penser à la CAN-2019» l Le milieu de terrain des Verts, Riyad Mahrez, a fait savoir que cette victoire pourrait amorcer le déclic pour la sélection. «C'est une belle victoire qui nous permet de mettre fin à une série de mauvais résultats. Ce succès est très important pour nous du moment qu'il va nous permettre de retrouver la confiance et se libérer sur le plan psychologique. Lors des qualifications de la Coupe du monde 2018, les défaites se sont enchaînées et ça a été très difficile à gérer. Désormais, il faut se tourner vers l'avenir et commencer dès maintenant à préparer la prochaine CAN-2019. Nous devons retravailler à la base pour retrouver notre véritable niveau et cette victoire va nous aider dans cette perspective» ; a-t-il indiqué en conférence de presse. Un jeu décousu, manque de grinta et absence de résultats Constat - La sélection nationale a certes renoué avec la victoire mais la qualité de son jeu ne convainc toujours pas. Le staff technique a du pain sur la planche pour redorer le blason des Verts. Dans un passé très récent, plus précisément à la Coupe du monde-2014, l'équipe d'Algérie avait fait sensation en compostant pour la première fois de son histoire son billet pour les huitièmes de finale d'une phase finale de coupe du monde. En plus de cette performance, les coéquipiers de Madjid Bouguerra avaient charmé par la qualité de leur football face à la Corée du Sud, la Russie puis l'Allemagne qui ne fut autre que le futur vainqueur de l'édition qu'avait organisée le Brésil. Et depuis, le déclin et la déception ont chassé la joie et l'euphorie pour injecter une réalité amère que les amoureux de l'équipe nationale n'arrivent pas à digérer. En effet, depuis le départ de Vahid Halilhodzic, pas moins de cinq entraîneurs se sont succédé à la tête du staff technique des Verts. Si Madjer et son staff ne peuvent être jugés pour la simple raison qu'ils viennent d'entamer leur mission depuis deux semaines seulement, les autres, respectivement Christian Gourcuff, Milovan Rajevac, Georges Leekens et Lucas Alcaraz, n'ont fait que dégrader le niveau de la sélection nationale. Avec le Français Gourcuff, les Verts étaient passés totalement à côté lors de la CAN-2015 alors que ce sélectionneur disposait, de surcroît, de la même composante qui a failli damer le pion à l'Allemagne en coupe du monde presqu'une année auparavant ! Les Verts avaient certes remporté des matches en assurant une démonstration offensive mais la qualité des adversaires épinglés laisse à désirer. La preuve, il a suffi d'affronter de gros calibres pour que les Algériens se rendent à l'évidence que les camarades de Mahrez ont bel et bien régressé. Les statistiques montrent bien que depuis le départ de Halilhodzic, l'Algérie n'a pas fait le poids face au Ghana, la Côte d'Ivoire, la Tunisie, le Cameroun et le Nigeria. Si sous la conduite de Gourcuff, l'Algérie assurait le spectacle face aux petits poucets, ceux qui ont défilé sur le banc des Verts ont fait pire. En effet, un match marqué par un semi-échec à domicile face aux Lions indomptables du Cameroun pour le compte de la 1re journée des éliminatoires de la Coupe du monde-2018 a suffi pour sonner le glas du technicien serbe Rajevac dans les vestiaires et par ses joueurs. ! Leekens, engagé par l'ex-président de la FAF, Mohamed Raouraoua, pour parer au plus urgent, a essuyé une véritable correction au Nigeria après avoir donné de faux espoirs aux Algériens qu'il allait relancer les Verts dans la course pour la Coupe du monde. Pis encore, les Verts de Leekens ont connu une autre humiliation lors de la phase finale de la CAN-2017 en alliant mauvais résultats et médiocrité dans le jeu confirmant ainsi que Lucas Alcaraz, recruté par le nouveau président de la FAF Kheireddine Zetchi, allait hériter d'une équipe sans âme et totalement détruite physiquement, techniquement et mentalement, d'où les résultats que tout le monde connaît. Le dernier à prendre le navire est notre «Rabah National». Saura-t-il redorer le blason d'une équipe nationale en perte de vitesse ? L'urgence : Un diagnostic pour localiser le mal L'équipe d'Algérie a plongé dans le doute et les Algériens n'arrivent plus à reconnaître le niveau des Mandi, Ghoulam, Bentaleb, Taïder, Mahrez, Slimani et Brahimi en sélection. L'intrigant dans cette situation est que ces mêmes joueurs brillent pratiquement à chacune de leurs sorties avec leurs clubs respectifs ! Des questions ne cessent de tarauder les esprits des fans des Verts. Ces joueurs sont-ils affectés mentalement ? N'ont-ils plus le moral depuis le départ de Raouraoua de l'instance fédérale ? Y aurait-il des tiraillements dans le groupe ? Jouent-ils la peur au ventre face aux exigences des supporters qui les sifflent au moindre mauvais rendement ? Des questions auxquelles Madjer et ses assistants devraient répondre par le travail en commençant par établir un véritable diagnostic et attaquer le mal à la base pour reconstruire solidement un football qui n'est pourtant pas dépourvu de talents. L'incident : Madjer à Maâmar Djebbour : «Vous êtes l'ennemi de l'équipe nationale !» Contre toute attente - la conférence de presse qui a suivi la rencontre amicale entre l'Algérie et la République centrafricaine a viré au clash, voire au règlement de comptes. On sentait qu'il y avait de la nervosité dans l'air, notamment chez le sélectionneur national, Rabah Madjer, qui, apparemment, voulait en découdre avec certains journalistes. En effet, dès la première question, anodine d'un confrère sur le déroulement du match et le rendement des Verts, Madjer n'a pas hésité à lancer ses piques à l'adresse de ceux qui ne cessent de le critiquer depuis qu'il a été désigné à la tête de la sélection. Puis vint la minute fatidique lorsque Maâmar Djebbour, le journaliste vedette de la Chaîne III, pose une question à Ryad Mahrez sur la baisse du niveau de l'équipe depuis quelques mois. Là, Madjer s'empare du micro et devance Mahrez pour s'attaquer frontalement à Djebbour : «C'est moi qui vais vous répondre. Vous, Monsieur Maâmar Djebbour, journaliste de la Chaîne III, vous êtes l'ennemi de l'équipe nationale ! Les gars, si j'ai du respect pour vous tous, pour vous Maâmar Djebbour je n'ai aucun respect ! Taisez-vous, taisez-vous. Partez, prenez votre retraite et laissez la place aux jeunes.» Des propos durs qui reflètent le malaise et la nervosité dans laquelle se trouvait Rabah Madjer qui a du mal à maîtriser ses nerfs, alors qu'il aurait pu éviter ce clash devant les représentants de la presse et les caméras de toutes les télévisions présentes. Une scène pathétique de la situation de notre football qui a déjà fait le buzz sur les réseaux sociaux et dénoncés par bon nombre de journalistes et d'internautes. Déjà durant le match, Madjer a eu droit à un traitement spécial de la part d'une frange du public qui n'a cessé de lui lancer ‘'Madjer El- mahboul (Madjer le fou)'', sans compter les insultes à l'adresse de Slimani, pourtant adulé par le passé, ou bien le gardien Rahmani, en réplique au traitement infligé au gardien Chaouchi par le public constantinois lors du match face au Nigeria. La débandade ne s'arrêtera pas là, puisqu'une bonne femme – bien connue par l'environnement de la sélection - s'est introduite dans la salle de presse au milieu des journalistes pour interrompre la conférence et remettre un bouquet de fleurs à ... Madjer ! Sauf que cette dame s'est transformée en vulgaire personnage pour déverser des insultes devant tout le monde. Les organisateurs des rencontres de l'équipe nationale, que ce soit la FAF ou l'OCO et les autres intervenants devraient revoir à l'avenir leur façon de faire afin d'éviter de tels dérapages et des scandales dont notre football en est déjà bien servi. Le buteur : Slimani marque 236 jours... et dépasse Menad l L'attaquant algérien Islam Slimani, muet depuis janvier dernier, a renoué avec les filets avec l'équipe nationale de football en contribuant à la victoire des Verts hier soir en match amical face à la Centrafrique (3-0), disputé au stade olympique du 5-Juillet d'Alger. Le sociétaire de Leicester City, longtemps contesté, a inscrit le troisième but de l'équipe nationale (85e), signant par l'occasion sa 26e réalisation en sélection depuis sa première apparition le 26 mai 2012. Slimani n'a pas trop brillé en équipe nationale en 2017 puisqu'il ne compte uniquement que deux buts inscrits auparavant face au Sénégal (2-2) le 23 janvier dernier lors du premier tour de la Coupe d'Afrique des nations CAN-2017 disputée au Gabon. Grâce à cette nouvelle réalisation, Slimani (29 ans) dépasse au classement historique des meilleurs buteurs de l'équipe nationale l'ancien goleador des Verts Djamel Menad (25 buts), membre actuel du staff technique national. Le classement est dominé par Abdelhafid Tasfaout (35 buts) devant Rabah Madjer (29 buts) et Lakhdar Belloumi (27 buts).