Le tribunal criminel près la cour d'Oran a condamné, hier, le dénommé O. A. Karim à 20 ans de réclusion criminelle pour homicide volontaire sur la personne de A. Abdelkader, tué de trois coups de couteau portés à l'abdomen et à la gorge. Les faits de cette sordide affaire remontent à la nuit du 24 avril 2016 lorsqu'un litige a apposé Karim, employé sur un chantier situé à Bir El-Djir, à Ahmed, son chef d'équipe, autour d'une question portant sur le salaire : "J'étais ivre, le ton est monté, il m'a frappé à la tête avec une brique et s'est acharné sur moi alors que j'étais à terre. Pendant qu'il tentait de me briser le bras, j'ai pris quelque chose par terre et j'ai frappé. Je ne me rappelle même pas ce que c'était", a juré l'accusé à la barre en plaidant la légitime défense et en faisant valoir un certificat d'incapacité partielle de 13 jours. Ce qui était, en partie, en contradiction avec le dossier d'accusation selon lequel l'accusé avait été arrêté la nuit même en possession d'un couteau portant des traces de sang de la victime, alors hospitalisée. "Nous nous sommes, en effet, battus... je l'ai frappé avec un bout de bois... il est sorti et est revenu armé d'un couteau... il m'a frappé au ventre et à la gorge", avait témoigné la victime sur son lit d'hôpital avant de décéder, trois semaines, plus tard des suites d'une hémorragie massive à la poitrine. Le test d'alcoolémie effectué sur le suspect révélera un taux de 0,39 grammes d'alcool dans le sang. Dans un premier temps, le magistrat instructeur inculpera O. A. Karim sous le chef d'accusation de coups et blessures ayant entraîné la mort sans intention de la donner avant, dans un second temps, de requalifier les faits en homicide volontaire, chef d'inculpation passible de la réclusion à perpétuité suivant l'article 263, alinéa 3, du code pénal. De fait, dans son réquisitoire, le représentant du ministère public a requis la prison à perpétuité en affirmant qu'en plaidant la légitime défense, l'accusé tente de fuir ses responsabilités. Quant à la défense, elle s'en tiendra à la légitime défense en s'appuyant sur le certificat d'incapacité de 13 jours délivré à l'accusé, et l'absence d'intention de tuer, Karim ayant été en état d'ébriété. Après délibérations, le tribunal déclarera O. A. Karim, 40 ans, coupable de meurtre et le condamnera à 20 de réclusion criminelle et 300 millions de dommages à la mère et l'épouse de la victime. S. Ould Ali