L'ex-international algérien des années 80 et ancien entraîneur-adjoint de la sélection d'Algérie, Noureddine Korichi, a descendu en flammes ceux qui ont installé Madjer à la tête de la barre technique des Verts. L'ancien adjoint de Halilhodzic s'interroge sur le choix de Madjer qui, selon lui, n'a ni l'envergure ni la compétence pour driver les Verts. "Qu'est-ce que Madjer a de plus que moi ? Moi, je suis diplômé, je connais les joueurs de l'EN, lui ne l'est pas !" a-t-il revendiqué lors d'une intervention sur le site la Gazette du Fennec. L'ex- défenseur central des Verts va encore plus loin en révélant que l'installation de Madjer fut décidée en haut lieu et non pas par le président de la FAF : "Maintenant quand il est choisi par un ministre et non par le président de la fédération, ça change tout", a-t-il martelé. Et d'ajouter : "Sa nomination vient d'en haut. Ce n'est pas normal qu'on se retrouve à la tête d'une sélection sans être diplômé. Qu'un entraîneur entraîne sans diplôme, ça ne se fait dans aucun pays du monde." Korichi a également remis en cause les diplômes exhibés par l'actuel sélectionneur national de surcroît obtenu à Clairefontaine en France : "C'était un stage d'informations, ce n'est pas un diplôme. La secrétaire du syndicat de l'Unecatef m'a dit que Madjer n'a aucun diplôme en France, j'aimerais bien voir ce diplôme", révèle Korichi. Ce dernier ne s'est pas empêché de commenter la présence d'Ighil Meziane et Djamel Menad dans le staff des Verts : "Un homme comme Ighil qui a de l'expérience, diplômé et qui se trouve n°2 alors qu'il était sélectionneur auparavant je trouve ça étonnant. Par contre je trouve que c'est une bonne chose de voir Menad dans le staff, surtout pour s'occuper de la ligne d'attaque qui a un potentiel important." Korichi est revenu également sur l'élimination des Verts du Mondial russe et colle cet échec aux présidents de la FAF : "Comme tout supporter algérien, je suis très déçu. On est un peu la risée dans la mesure où tous les pays maghrébins sont qualifiés, le Maroc, la Tunisie et même l'Egypte, sauf nous. On est responsables de ça, mais les grands responsables sont les dirigeants, ce sont eux qui ont fait de mauvais choix. La preuve est là, nous avons fait 6 matches de qualification sans la moindre victoire et à la fin on se fait éliminer la tête basse", dira-t-il. Et d'ajouter : "L'instabilité nous a empêchés de progresser parce qu'on 2014 cette même équipe d'Algérie avait une identité, un principe de jeu et une organisation avec 4-3-3 porté sur l'offensive. On avait surtout des jeux d'attaque sur les côtés avec les Soudani et Feghouli qui n'arrêtaient pas de mettre des centres et on se retrouvait à 5 dans les 18 mètres. On avait une attaque qui était extraordinaire, ce qui nous a fait oublier que nous étions fébriles en défense. Mais au milieu de terrain nous étions équilibrés avec une sentinelle qui était Medjani ou encore Taïder ou Bentaleb." Il enchaîne : "Avec Vahid, il y avait de la rigueur, le joueur qui arrive en retard à l'entraînement reprendra tout de suite l'avion. Je ne sais pas ce qui s'est passé avec Gourcuff et son système de 4-4-2 avec 4 joueurs au milieu, ça a complètement chamboulé les principes de jeu. Il y avait même un peu de laxisme par rapport à ce qu'on a fait nous avec Vahid et après ça a été la décadence dans la mesure où les mauvais choix sont de la responsabilité des présidents de fédération, de vouloir changer au bout de 3 à 4 mois et les joueurs ne retrouvaient plus de repères", dira Korichi qui n'a pas ménagé le joueur local et la politique de Madjer d'intégrer davantage de joueurs du championnat national dans la sélection : "Qu'on arrête de me dire qu'un local peut remplacer un professionnel. Le professionnel pour moi c'est un métier, une formation. Est-ce que le joueur local a subi une formation comme le professionnel, non. Je ne rejette pas les locaux mais 1/3 de joueurs locaux et les 2/3 de pros ça peut se faire", a-t-il conclu. Ahmed Ifticen