Jeudi dans la matinée, Rabah Madjer et son staff ont été officiellement installés à la tête de la sélection nationale. Le désormais nouveau sélectionneur national vient d'effectuer son retour à la tête des Verts, 14 ans après avoir déchiré son contrat avec la FAF. L'objectif assigné au successeur d'Alcaraz est d'atteindre la demi-finale de la CAN 2019, alors qu'il s'est contenté de dire qu'il touche moins que son prédécesseur. "Il n'y a rien à cacher. Cette fois, l'objectif assigné dans mon contrat est d'arriver en demi-finale de la CAN 2019. Je n'ai rien demandé à la fédération, et le président peut en témoigner. Je n'ai jamais mis l'argent devant pour prendre la sélection nationale", a indiqué le nouveau coach des Verts. Madjer a indiqué qu'il n'a jamais été imposé par quiconque, mais affirme que "si c'est vraiment le gouvernement qui est derrière ma nomination à la tête de la sélection, je ne serai que fier de cela. Car c'est la preuve de la confiance des responsables du pays", avant de remercier le président de la FAF et les membres de son bureau. "Le fait de faire confiance au technicien local nous pousse à redoubler d'effort pour être à la hauteur. Nous allons tout faire pour qu'un jour on dira que la FAF a fait le bon choix pour le staff technique de la sélection nationale", a-t-il affirmé. Madjer a également assuré que le choix du staff technique n'a pas été dicté par quelque partie que ce soit. "C'est moi-même et personne d'autre qui a choisi mes adjoints. J'ai pris, tout seul, l'initiative de contacter Meziane Ighil, Djamel Menad et Rabah Saâdane, et je tiens à les remercier au passage pour avoir accepté de collaborer avec moi", a-t-il souligné. "Je ne me souviens pas avoir critiqué Rajevac" À propos de sa longue période d'inactivité, Rabah Madjer a, d'abord, assuré ne pas se rappeler avoir critiqué la nomination de Rajevac, qui avait succédé à Gourcuff en 2016. "Je ne me rappelle pas avoir dit cela. Je ne critique jamais un entraîneur", s'est-il contenté de dire, sauf que les enregistrements confirment qu'il avait bel et bien critiqué le choix du Serbe qui était sur 5 ans d'inactivité. "Pour revenir en 1994, j'étais sélectionneur alors que je n'avais que 32 ans. Je reconnais avoir commis des erreurs et avoir géré la sélection avec l'expérience du joueur. Ensuite, j'avais effectué un passage au Qatar en tant qu'entraîneur sur le terrain, avant de devenir entraîneur dans les studios. Croyez-moi, lorsque vous travaillez en tant que consultant, vous apprenez beaucoup de choses. J'ai travaillé en Angleterre, pour les championnats d'Espagne, d'Allemagne et j'ai suivi le parcours de l'équipe nationale. Je peux vous assurer que les studios m'ont ouvert les yeux et j'ai beaucoup appris", a-t-il fait savoir, avant d'ajouter : "Le talent ne se perd jamais. L'exemple du Bayern de Munich est une preuve. Jupp Heynckes a été appelé après le départ d'Ancelotti malgré le fait qu'il soit resté cinq années loin des terrains. Nabil Maâloul est également dans le même cas, mais cela ne l'a pas empêché de prendre la sélection tunisienne avec laquelle il n'est pas loin d'assurer la qualification au Mondial", renchérit-il. "Le meilleur diplôme pour moi, c'est mon vécu" Concernant les diplômes, là aussi Madjer a eu une réponse loin d'avoir fait l'unanimité. "Je suis diplômé et je possède un diplôme de la Fédération, un 3e degré éducateur du ministère de la Jeunesse et des Sports et un diplôme obtenu à Clairefontaine en France signé Aimé Jacquet. Si je n'avais pas ces diplômes, je n'aurais jamais eu l'opportunité d'entraîner les équipes d'Al-Wakra, d'Al-Sadd et d'Al-Rayyan au Qatar. Je me suis occupé de l'équipe B de Porto et Monsieur Ivic m'avait proposé de devenir son adjoint. Si j'avais accepté, aujourd'hui j'aurais été entraîneur dans les meilleurs clubs européens. Mais j'ai choisi mon pays et je ne le regrette pas. J'ai été nommé responsable de la sélection africaine en 1997 contre son homologue européenne drivée par Berti Vogts. Pour l'histoire, nous avions gagné le match sur le score de deux buts à un. Le meilleur diplôme pour moi, c'est mon vécu acquis durant ma carrière footballistique. Lorsque vous allez sur Youtube et que vous écriviez Rabah Madjer, ce ne sont pas les diplômes que vous allez voir. J'ai réussi une bonne carrière de footballeur, j'espère que je réussirai dans ma mission en tant que sélectionneur. En plus, j'ai la chance d'avoir à mes côtés deux grands messieurs. Je vous promets que nous allons tout faire pour qu'il n'y ait plus d'échec à l'avenir. Je veux que vous soyez fiers de nous", a-t-il indiqué. "Il ne faut pas être ingrat envers les binationaux et ne plus marginaliser les locaux" Le nouveau sélectionneur national a reconnu son penchant pour les joueurs locaux. "Nous avons la chance d'avoir des joueurs qui évoluent dans de grands clubs à l'étranger, c'est un acquis. Il ne faut pas se montrer ingrat envers eux. Ils ont toujours été là à chaque fois qu'on a fait appel à eux et ils ont beaucoup donné à cette équipe nationale. Cependant, il faut tout de même reconnaître que le joueur local a été marginalisé pendant des années. Je suis optimiste et je peux vous assurer qu'un bel avenir est devant nous. Nous allons programmer des stages, la première et la dernière semaine de chaque mois. J'espère que les clubs adhéreront à notre stratégie. Nous allons jouer contre le Nigeria, et c'est vrai que nous sommes éliminés, mais ce match aura un objectif très important pour nous : défendre l'honneur de l'Algérie et de sa sélection. Après ce match, nous allons devoir nous mettre au grand travail. Cette équipe nationale a mal. Ça se passe au niveau mental", a-t-il souligné. Malik A.