La commission d'enquête (une sorte de justice interne) de la FAF composée de deux membres du bureau fédéral, Ammar Bahloul et Ahmed Gasmi, ainsi que de Hammouche Benslimane, membre de la commission médias, a été, lundi, l'hôte de la ville de Constantine pour entamer son enquête sur la gestion de Mohamed Dehamchi démissionnaire la semaine passée de son poste de président de Ligue régionale de Constantine, suite aux nombreuses réclamations reçues par la fédération. Selon une source digne de foi, plus de 19 personnes (présidents de club et membres de la Ligue régionale), ont été entendues par ladite commission qui doit présenter un rapport aux membres du bureau fédéral. À charge ensuite, en fonction de la gravité des conclusions, de trancher. Puis ce fut au tour de la ville de Khenchela d'accueillir la commission de la FAF. Il faut savoir que "suite à un rapport détaillé présenté par le président de coordination avec les ligues, le bureau fédéral a constaté des pratiques anormales au sein de la Ligue de wilaya de Khenchela, avec notamment un président souvent absent et des pouvoirs décisionnaires détenus par une seule personne", dixit un communiqué de la FAF, le BF avait décidé en juillet dernier de "suspendre les activités de la Ligue de wilaya de Khenchela et de la mettre sous la tutelle de la Ligue régionale de Batna jusqu'à l'organisation d'une assemblée générale élective pour l'élection d'un nouveau président". En attendant que la commission présente, là aussi, son rapport sur cette affaire, elle veillera également à organiser de nouvelles élections dans cette ligue. Le 28 novembre prochain, la commission de la FAF reprendra son bâton de pèlerin pour aller du côté de Béjaïa et de Chlef où elle vérifiera d'autres accusations de mauvaise gestion. Cependant, il y a lieu de s'interroger sur le fait que la FAF ne s'intéresse pas, également, à d'autres ligues à l'image de celles d'El-Tarf, de Saïda et d'Alger qui font également l'objet de contestation. D'autres ligues et le contrat d'Alcaraz méritent aussi une enquête "La volonté d'assainir, c'est bien, mais la FAF doit le faire dans toutes les ligues et pour tous ses actes de gestion et non pas en fonction des affinités et des alliances dans un objectif précis de se débarrasser des dirigeants opposants. Par exemple, la commission d'audit de la FAF devrait aussi s'intéresser, dans un souci de transparence, au dernier contrat signé par l'ex-coach national, Lucas Alcaraz, qui comporte beaucoup de zones d'ombre à l'image d'un salaire disproportionné de 60 000 euros, que l'ex-coach national ne méritait pas, en plus des conditions de contrat trop avantageuses qui ne servent que la partie espagnole. Pensez-vous qu'Alcaraz va toucher un salaire pareil dans son nouveau club de seconde division espagnole, Almeria, qui se morfond en bas du tableau de la Liga 2 espagnole ? Pensez-vous qu'il aura les mêmes conditions contractuelles ? Assurément non ! Je ne pense pas, du reste, qu'il aura l'occasion de toute sa vie de gagner un tel salaire de 60 000 euros. À mon avis, si on cherche bien, il y a matière pour des cas précis de délit d'initié, d'abus de confiance et d'abus de biens sociaux", martèle un ancien président de ligue. Et d'ajouter : "À ma connaissance, le bureau fédéral de la FAF avait commandé un rapport d'audit interne pour vérifier la conformité et la fiabilité des comptes et vérifier les rapports des révisions externes. Un document explosif, nous dit-on, mais resté visiblement dans les tiroirs du bureau du président Kheireddine Zetchi. C'est clair, le travail d'enquête est délibérément orienté, et morcelé." Pour rappel, le 26 septembre dernier, Liberté avait révélé qu'Alcaraz avait signé un contrat léonin, c'est-à-dire qu'il n'arrange qu'une seule partie, cette dernière, en l'occurrence Alcaraz, se réservant des avantages supérieurs à la FAF. Un contrat désormais résilié qui oblige la FAF de surcroît au paiement intégral de ses salaires jusqu'à la fin de la CAN-2019, soit un pactole de plus de 22 milliards de centimes, sans oublier les indemnités de ses deux adjoints évaluées à 210 000 euros. En tout état de cause, des membres de l'assemblée générale ont promis de soulever "cette faute grave de gestion" lors de la prochaine AG.