Par ailleurs, le ministre s'est montré inquiet quant à la piètre maîtrise de la langue arabe. Le ministre de l'Education nationale, Boubekeur Benbouzid, est catégorique : aucun sursis ne sera accordé aux écoles privées pour se conformer à la loi. “Dès septembre prochain, elles doivent enseigner en arabe. Pour ce qui est du prétendu sursis qui leur serait accordé, aucune directive ou note ministérielle l'attestant n'a été diffusée”, a-t-il déclaré, hier, en marge du séminaire national sur la modernisation des techniques et méthodes d'enseignement de la langue arabe. Le premier coup de semonce est venu du président de la République qui, le 10 avril dernier, en marge de la Conférence des ministres africains de l'Education, les a brutalement sommés d'enseigner en arabe sous peine de se voir retirer l'agrément. Révélation est aussi faite par M. Benbouzid : pas moins de 70 dossiers de création d'écoles privées sont sur sa table. “Une bonne partie d'entres elles sera agréée. Ainsi, 10 écoles ont déjà reçu l'aval du ministère. L'annonce officielle en sera faite incessamment”, a-t-il indiqué. Lui qui est “agréablement surpris” par cet engouement estime qu'en “avoir 20 à 30 sera une bonne chose”. Par ailleurs, le patron de l'Education nationale s'est montré très inquiet quant à la piètre maîtrise de la langue arabe par l'élève algérien. S'appuyant sur une analyse des résultats du bac de ces dernières années, et pour l'ensemble des filières, il a indiqué que la moyenne nationale obtenue dans la matière langue arabe est au-dessous de la moyenne. “Plus de 50% des candidats au bac de la série sciences naturelles et de la vie, ont moins de 10/20 en langue arabe”, a-t-il indiqué. Il y a donc péril en la demeure. Aussi, à ses yeux, le défi à relever est celui d'“une meilleure maîtrise de l'arabe et faire de cette langue, dans notre système éducatif, une langue de culture, des sciences et de communication de nos enfants avec le monde moderne”. Comment y arriver ? En améliorant et en modernisant les techniques d'enseignement de la langue arabe, l'un des axes les plus importants de la réforme éducative. Pour ce faire, le ministère a pris en considération dans son plan de réforme, entre autres, trois éléments : une approche sur la compétence, l'introduction dans l'école des nouvelles techniques de l'information et de la communication et la formation des formateurs, les inspecteurs y compris, dans toutes les spécialités. Pour mener à bon port cette réforme, l'Etat a fourni un grand effort matériel. Pour cette année, quelque 60 milliards de centimes sont consacrés au volet formation des formateurs. Un chiffre qui sera doublé l'année prochaine. En outre, d'ici 10 ans, pas moins de 100 000 enseignants seront formés. Le secteur de l'éducation recevra 55% de l'enveloppe dégagée dans le cadre du plan quinquennal de Bouteflika, au profit de l'enseignement supérieur et de l'éducation nationale. Aussi pas moins de 1 000 établissements du moyen, 400 lycées et 500 salles de sport seront construits d'ici 2009. Dans 2 mois, tous les lycées seront reliés au réseau internet. Ensuite, ce sera le tour des établissements du moyen et du primaire. À une question concernant le CLA, Benbouzid a donné cette réponse sèche : “Je n'ai de problème avec personne. S'ils veulent dialoguer, ils n'ont qu'à prendre langue avec l'inspection de l'Académie d'Alger. Le ministre a autre chose à faire.” A. C.