Il n'y aura pas de fermeture d'établissements en septembre même pour ceux qui ne se seront pas conformés aux nouvelles règles. Le ministre de l'Education s'est dit disposé à accepter l'enseignement des matières scientifiques en langues étrangères. “Je suis décidé à faciliter les conditions à ces écoles — les établissements d'enseignement privé —”(ndlr), s'engage Boubekeur Benbouzid. Le ministre de l'Education a exprimé cette promesse hier au cours de la conférence de presse qu'il a tenue au siège de son département en compagnie de Abdelkader Messahel, ministre délégué aux Affaires maghrébines et africaines, en perspective de la réunion des ministres africains de l'Education qu'abritera Alger dimanche et lundi prochains. M. Benbouzid répondait à une question de journalistes sur le rôle restreint des écoles privées à la suite du décret ministériel, promulgué durant le printemps 2004. À l'époque, les autorités de l'éducation avaient établi un cahier des charges assez draconien, obligeant les gérants des établissements à prodiguer leurs enseignements en langue arabe. D'autres dispositions prévoyaient la conformité des programmes avec la nomenclature officielle. Réagissent aussitôt à ces mesures, les responsables des écoles privées, à travers leurs réseaux implantés dans quelques villes du pays, notamment dans la capitale, ont appelé le ministre à revoir sa décision, arguant pour cela l'hypothèque de l'avenir de milliers d'élèves. Leur requête a finalement été entendue, du moins en partie, puisque M. Benbouzid admet désormais à ce que l'enseignement des matières scientifiques dans le palier secondaire peut être dispensé dans une langue étrangère, le français ou l'anglais. “Nous pouvons toujours nous entendre sur des matières optionnelles”, ajoute-il avec l'intention avérée d'enterrer la hache de guerre. Cette volonté s'exprime par ailleurs à travers la prorogation du délai qu'il a accordé aux propriétaires des écoles privées pour se conformer avec la nouvelle loi. Officiellement, ce sursis doit prendre fin à la rentrée de septembre 2005. “Si certains éléments ne peuvent pas être réunis d'ici septembre prochain, je serai conciliant”, assure le locataire du département de l'Education. La menace de fermeture qui pesait sur un certain nombre d'établissements se trouve ainsi levée, du moins pour le moment. Cependant, en contrepartie de l'indulgence des pouvoirs publics, leurs gérants devront, à leur tour, faire preuve de modération. La réhabilitation du statut de la langue arabe est la principale priorité du ministère. S'il consent à l'enseignement des matières scientifiques dans une langue étrangère, il ne veut pas d'école “francisante”. “La langue arabe est un élément essentiel de notre identité”, a martelé Benbouzid. Son collègue des Affaires maghrébines et africaines l'a conforté dans son propos. “J'étais ambassadeur aux Pays-Bas et j'ai eu à constater que les écoles dans ce pays privilégient le néerlandais. L'enseignement de tout autre langue ou religion étrangère doit être soumis à une autorisation”, a souligné M. Messahel. S.L.