Plus de 98% de la consommation nationale en boissons émane de la production algérienne. Les importations se résument à de petites niches qui ne représentent que 2% des produits consommés dans notre pays. Les capacités installées par les différents producteurs peuvent aisément assurer la couverture de ces 2% restants. Mieux, les opérateurs qui activent dans cette filière sont en mesure de placer leurs produits sur le marché international. "Ce sont des produits qui, en termes de qualité et d'hygiène, répondent aux normes nationales et aux standards internationaux", rassure Ali Hamani, président de l'Association des producteurs de boissons algériens (Apab). Il faut reconnaître, nuance-t-il, que ce ne sont pas tous les producteurs qui consentent des efforts pour un meilleur rapport qualité-prix de leurs boissons. Néanmoins, l'association sollicite les départements ministériels concernés pour qu'ils veillent au respect de la réglementation qui régit cette activité. "Les industriels qui n'observent pas ces règles doivent être sanctionnés. Et la sanction peut aller jusqu'à la fermeture de l'usine", indique M. Hamani en marge du Salon international des boissons "Sibal-Expo 2017", organisé hier à Alger. "Nous avons demandé au ministère du Commerce d'imposer les règles HACCP dans toute l'industrie agroalimentaire. Proposition acceptée puisque cette mesure est entrée en vigueur il y a plus de trois mois", souligne le président de l'Apab. Cette décision va non seulement protéger davantage le consommateur, mais également permettre d'effectuer un toilettage dans la filière en écartant de la corporation les producteurs malveillants qui bafouent les règles d'hygiène et qui font fi des normes requises. Ce phénomène est constaté notamment durant le mois de Ramadhan où émergent des pseudo-producteurs qui fabriquent leurs boissons dans des garages de fortune et dans des conditions lamentables. Le comble est que ces boissons sont prisées pendant le mois sacré. Les consommateurs ne s'intéressent guère à leur origine, à leur fabricant... mettant ainsi leur vie en danger. Ce qui dénote de l'indifférence ou du moins de l'incapacité des agents de contrôle des directions du commerce à éradiquer ce genre de produits sur le marché national. Par ailleurs, le président de l'Apab a évoqué un certain nombre de contraintes qui importunent les producteurs dans l'exercice de leur métier. Le problème le plus épineux a trait aux taxes douanières appliquées dans l'importation des intrants. "Nous plaidons pour une révision à la baisse de cette taxe de façon à ce qu'elle soit profitable à la production nationale", affirme M. Hamani qui trouve inconcevable que les taxes imposées pour les matières premières soient similaires à celles appliquées pour les produits finis. "Il est inadmissible que le produit fini importé coûte moins cher que celui fabriqué localement", remarque-t-il. L'autre problématique soulevée par M. Hamani concerne les difficultés bureaucratiques auxquelles font face les investisseurs. L'exemple le plus effarant est lié à l'importation des produits sensibles (chimiques) utilisés dans le cadre des analyses, dans l'entretien des canalisations et des machines : la réglementation exige que le chef de l'entreprise détienne un diplôme approprié ! "Pour l'obtention de l'agrément et autres autorisations, les ministères exigent que le propriétaire de la société soit diplômé dans le secteur dans lequel il active !", déplore-t-il. Il est à noter que la production nationale en boissons, assurée par quelque 600 fabricants, avoisine les 4,5 milliards de litres/an, sans le lait conditionné. B. Khris