Mansotich, Rani Zaafane, Solta Hagara ... des propos qui expriment le désarroi qui range de nombreux algériens. Une jeunesse qualifiée, intelligente mais en détresse, qui crie dans tous les recoins du pays pour qu'on l'entende, pour qu'on l'aide, dans l'espoir qu'on lui dise : « l'Algérie est votre terre et voici ses récoltes ! ». Au nom de tous ces hommes qui ont offert leurs âmes pour le rouge, le vert et le blanc, tous ces hommes qui eurent un rêve autrefois, un rêve qu'ils baptisèrent : « Algérie ». Que devenons-nous aujourd'hui ? Larbi Ben M'hidi appréhendait ces jours et il avait raison de dire : « Commencer une révolution n'est pas facile, la continuer est plus difficile, la gagner est encore pire. Mais ce n'est qu'après notre victoire que commenceront les vraies difficultés ». Nous y sommes ! Un pays avec autant de ressources mais autant de misères. L'Algérien est conscient et par ces vidéos il se retrouve face à une réalité sombre qui lui pimente son existence. C'est ce que l'on appelle remuer le couteau dans la plaie. Les citoyens souffrent mais ne le montrent pas. Ils vivent le cœur serré, et l'âme désemparée par cette Algérie paralysée. Que faire ? En parler d'avantage ? Revendiquer des changements sans apporter aucune valeur ajoutée ? c'est comme remplir un sac troué. Il faut poser un nouveau genre de problématiques menant à des solutions concrètes. Cerner quel parti doit booster le changement : les dirigeants ou le peuple ? Et si la réponse était dans le second parti alors tentons d'en dériver d'autres questions. Si l'on demandait à un jeune algérien s'il croit au changement, la réponse serait : « Oui ! Si nos élites rentrent de l'étranger alors tout sera possible », et de même en posant cette question à un algérien diplômé à l'étranger, sa réponse fut ainsi : « Oui, si la situation s'améliore là-bas ! ». En somme le citoyen de l'intérieur attend un changement de l'extérieur, et vise versa. C'est le même cas pour le pouvoir et les opposants, pour les cadres et les chômeurs, pour les hommes et les femmes, pour les actifs et les retraités, pour les jeunes et les vieux, or le changement n'est pas exclusif mais inclusif c'est-à-dire qu'il tient de tous. Il est temps de changer les mentalités et au lieu de crier Rani Zaafane , criez : Rani Farhane. Que chacun soit à la hauteur de ses responsabilités : que la mère algérienne s'applique plus dans l'éducation de son enfant , que le père algérien donne l'exemple à sa progéniture , que l'étudiant prenne conscience de l'importance de ses cours , que le travailleur soit productif , que l'investisseur soit source d'un développement économique, que l'artiste soit celui qui construit une morale non pas celui qui la démolie. Oui , soyez tous le changement que vous voulez voir dans votre pays. Tinhinane BOUSSAID (Partenariat Réd-DIG-"Liberté" (#RDL)/Alumni (HEC) )