Les aveux de Michael Flynn et son engagement, par écrit, à dire la vérité sur l'affaire de l'ingérence russe dans l'élection de 2016 aux Etats-Unis, font planer le spectre de la mise en œuvre de la procédure d'impeachment sur le président américain. L'enquête sur une probable ingérence de la Russie dans la campagne présidentielle américaine de 2016, qui a vu l'élection de Donald Trump, s'accélère et les menaces de destitution du successeur de Barack Obama à la Maison- Blanche sont plus que jamais réelles. L'inculpation vendredi soir de Michael Flynn, l'ancien conseiller à la Sécurité nationale de Donald Trump, qui a reconnu avoir menti au FBI et surtout accepté de coopérer avec la justice, pourrait s'avérer déterminante en cas d'engagement d'une nouvelle procédure de destitution. Désormais, l'épée de Damoclès plane sur la tête du locataire du bureau ovale, car la vaste enquête du procureur spécial, Robert Mueller, sur l'ingérence de la Russie dans la présidentielle de 2016, et l'entente présumée entre des proches de Donald Trump et Moscou, est sur le point d'aboutir. Le 45e président des Etats-Unis ne pourra pas échapper à une procédure de destitution, si le procureur parvenait à prouver une collusion avec la Russie. Tout dépendra des futures déclarations de Michael Flynn, qui a plaidé coupable vendredi devant un juge fédéral à Washington, d'avoir notamment fait de fausses déclarations aux enquêteurs sur ses conversations avec l'ambassadeur de Russie, Sergueï Kisliak. Selon les documents d'accusation, dont il a confirmé la véracité de sa signature, Michael Flynn a ponctuellement agi sur les instructions d'un "très haut responsable" de l'équipe de transition présidentielle. Il s'agirait de Jared Kushner, le gendre de M. Trump, selon Buzzfeed et le Washington Post. Les contacts avec l'envoyé de Moscou sont postérieurs à la campagne électorale et à la victoire de Donald Trump. Ils concernaient une résolution de l'ONU sur Israël, les relations russo-américaines, mais pas les activités de campagne électorale. Ces faits ne constituent qu'une partie des éléments dont Robert Mueller a désormais connaissance, a-t-il averti. Une manière de maintenir sous pression les protagonistes de l'affaire. Debout à la barre, entouré de deux de ses avocats, Michael Flynn a répondu d'un ton calme aux questions du magistrat Rudolph Contreras qui lui a signifié qu'il encourait cinq ans de réclusion. "Les actions que j'ai admises aujourd'hui devant le tribunal constituent une grave erreur", a-t-il ensuite écrit dans un communiqué. "J'accepte l'entière responsabilité de mes actions". Reste à savoir maintenant quelles informations l'ancien conseiller à la sécurité de Trump s'est-il engagé à livrer aux enquêteurs et surtout jusqu'où ira-t-il pour échapper à la prison ? Il s'agit de savoir s'il va impliquer directement le président américain ou mettre en cause seulement ses proches. Par ses omissions et fausses déclarations, Michael Flynn est accusé d'avoir "entravé" l'enquête ultrasensible du FBI sur une possible connivence entre Donald Trump et Moscou, a dit le procureur. Ces révélations ont mis en ébullition Washington et fait chuter Wall Street. Le Dow Jones a baissé de plus de 1%, avant de réduire ses pertes par la suite. Merzak Tigrine