Ce prénom masculin est d'origine arabe. Il provient de fû'ad et désigne les viscères, tout ce qui tient à l'œsophage, notamment le cœur, et par extension il signifie "cœur, esprit, âme". Le cœur est l'un des organes essentiels du corps dont la fonction est de pomper le sang pour nourrir les cellules. De ce rôle vital découlent les représentations qu'il revêt dans différentes cultures. Dans le Coran, le cœur exprime la sincérité : ainsi, le verset 28 de la sourate le Tonnerre : "Certes, c'est par l'évocation de Dieu que les cœurs se tranquillisent" ; à l'inverse, il est reproché aux impies d'avoir le cœur endurci : "Vos cœurs se sont endurcis ; ils sont devenus comme des pierres ou même encore plus durs ; car de certaines pierres sourdent des ruisseaux, d'autres se fendent pour que l'eau en surgisse, d'autres s'effondrent par crainte de Dieu" (La Vache, 74). Dans la culture algérienne, le cœur est le siège de divers sentiments : le courage, la bravoure, la volonté, l'énergie... Il représente aussi accessoirement l'amour et l'affection, mais le véritable organe de ces sentiments est le foie (tassa en berbère, kebda en arabe). Aujourd'hui, cependant, le cœur, comme dans de nombreuses cultures du monde, est le symbole de l'amour. La forme par laquelle on dessine le cœur et le sentiment qu'il est censé représenter – celle d'une feuille de lierre stylisée – est ancienne. Elle est représentée, dès l'antiquité, sur les vases grecs et référait à Bacchus et à Dionysos, dieux du vin, de la bonne chère et des plaisirs. C'est au Moyen Âge que la forme de la feuille de lierre cessa de référer au vin. Sa forme se rapprocha de celle que nous lui connaissons aujourd'hui. On la peignit de rouge et on établit une analogie avec le cœur dont elle rappelle les formes. Comme on croyait que le cœur était le siège de l'amour, on l'y associa. C'est devenu, depuis, un symbole de l'amour. On le représente entier, pour exprimer la passion, brisé pour un dépit ou une déconvenue amoureuse, traversé par une flèche pour le coup de foudre. Cette dernière représentation fait allusion à un thème pictural : celle d'Eros, le dieu de l'amour, qui décoche ses flèches dans les cœurs des amants. M. A. Haddadou [email protected]