Découverte en 1965 au niveau d'un triclinium (salle à manger) d'une domus (maison romaine) d'un propriétaire romain dans le quartier des Basiliques de l'antique Sitifis (près de l'hôpital), lors des fouilles effectuées par P. A. Février et son équipe, “le Triomphe de Dionysos”, une des plus remarquables mosaïques de l'antiquité qui raconte un des combats du IIe siècle avant J.-C et dont une partie a été exposée au niveau du musée de Sétif depuis 1971 a été redécouverte au musée national de Sétif (nouvelle structure et nouveau statut), où elle est exposée depuis 1985. En effet, cette fresque qui a ouvert le musée de la capitale des Hauts-Plateaux au monde a été restaurée par des spécialistes italiens. Un véritable travail de fourmi a été mené par l'équipe dirigée par Angelica Pujia, Eugenio et Riccardo Mancinelli. La société EN, connue beaucoup plus pour son activité dans le domaine des hydrocarbures (cinquième groupe pétrolier mondial), et Sonatrach ont été aux côtés de l'université de Rome et au chevet des techniciens qui ont rendu la beauté et l'éclat à ce tableau qui représente le légendaire triomphe indien du dieu de la fête, du vin et des vignes, Dionysos, dieu très vénéré en Afrique du Nord. Le retour avec un butin de guerre et surtout le triomphe ont été représentés sur cette œuvre unique dans le monde. Selon la directrice du musée de Constantine et conservatrice du musée de Sétif, cette pièce vaut tout un musée et si elle est exploitée dans le domaine du tourisme culturel, elle fera rentrer beaucoup de devises à notre pays. “C'est une très grande richesse”, dit avec une grande émotion notre interlocutrice. La ministre de la culture Khalida Toumi qui a inauguré solennellement la mosaïque après près d'une année de restauration a rappelé devant l'équipe italienne et les responsables et techniciens de son secteur que le projet de restauration de cette œuvre d'art a fourni l'occasion de mettre en œuvre une expérience de coopération entre le ministère de la Culture, ENI Algeria, l'université Roma Tre et le musée national de Sétif. Ce partenariat a, selon madame la ministre qui a été époustouflée par le travail réalisé, permis de récupérer un témoignage important de la vie urbaine d'une ville, Sétif, parmi les premières de la Maurétanie, de redécouvrir, grâce au travail de restauration, un document artistique exceptionnel dans le riche panorama des mosaïques algériennes, et de créer un chantier — école destinée à la formation d'opérateurs techniques. Pas moins de six jeunes Algériens,, exerçant dans les différents musées du pays, encadrés par les experts et techniciens italiens, ont bénéficié de formation sur site. Notons que la recomposition du tapis géométrique a permis de restituer son unité et son caractère monumental originels au magnifique pavement en mosaïque.