Comme il fallait bien s'y attendre, le FAF a fait hier son mea culpa et rectifié le tir au sujet de l'affaire de la sélection des joueurs binationaux dans les différentes EN. En effet, après avoir annoncé sur son compte twitter lors de la dernière réunion du bureau fédéral, du 29 novembre dernier, que "deux critères seront pris en considération pour convoquer un joueur algérien établi à l'étranger dans l'une des sélections nationales : son engagement inconditionnel en faveur de l'Algérie et sa supériorité technique par rapport aux joueurs exerçant en Algérie", la FAF a publié hier un communiqué dans lequel elle fait carrément marche arrière. "Dans un souci de cohérence (...) le bureau fédéral a réaffirmé sa volonté de compter sur tous les joueurs algériens, qu'ils soient nés en Algérie ou à l'étranger, pour renforcer les différentes sélections nationales. La DTN note avec satisfaction que de jeunes joueurs évoluant en France, en Suisse, en Allemagne et au Canada ont envoyé et continuent d'envoyer des demandes pour intégrer les sélections nationales de jeunes, ce qui dénote l'attachement indéfectible et indiscutable de la communauté algérienne établie à l'étranger à l'Algérie, comme cela a été démontré dans le passé par les nombreux joueurs algériens ayant représenté dignement le football algérien. Les seuls critères demeurent la qualité technique et la discipline. La qualité technique s'entend par le degré d'assimilation du jeune de la philosophie de jeu mise au place durant le cursus de formation", écrit la FAF sur son site internet. Et d'ajouter : "Le bureau fédéral a réitéré que le cap est mis sur la relance de la formation, insistant sur la prépondérance de la qualité sur la quantité, surtout à travers la réactivation des sélections nationales de jeunes et les conventions d'accompagnement prévues avec les écoles de formation en Algérie. Cela devrait déboucher à moyen terme, avec l'apport des jeunes talents formés à l'étranger, sur des sélections nationales compétitives dont les performances s'inscriront dans la durée." Assimilée à une affaire de quotas entre locaux et binationaux, la décision de la FAF avait suscité une vive polémique en Algérie et à l'étranger en raison de sa tendance clairement discriminatoire. Le ministre de la Jeunesse et des Sports, El-Hadi Ould Ali, avait du reste fustigé cette mesure. "Je n'ai jamais douté de l'engagement de nos binationaux. Ce sont des joueurs qui ont joué pour l'Algérie. Ça arrive qu'un joueur soit en baisse de forme, mais cela ne veut en aucun cas dire qu'il n'est pas engagé pour son pays !", a-t-il dit en marge des éliminatoires de l'EN féminine U17 à Alger. Ould Ali a clairement remis en cause le critère de la FAF pour le choix des binationaux. "Je ne peux pas dire qu'il s'agit d'une bourde de la part de la FAF. Chacun est libre dans ses décisions, mais à mon avis, on ne peut pas juger le degré de nationalisme d'un joueur par rapport à un autre. Je suis persuadé que le rêve de tout un chacun est de jouer pour l'équipe nationale d'Algérie et de porter le maillot national", précise le ministre, et d'ajouter : "Le critère pour juger un joueur est le terrain. S'il est bon tant mieux, s'il n'est pas bon, il ne sera pas retenu." Qui plus est, le premier responsable du sport algérien insiste : "Existe-t-il un critère pour dire que ce joueur est plus algérien que l'autre ? Non, il n'y en a pas, nous sommes tous des Algériens, et si on joue pour l'Algérie, c'est pour honorer les couleurs du pays." D'anciens internationaux, à l'image de Antar Yahia, Lacen, Kourichi avait également regretté cette mesure. Idem pour Feghouli qui est encore sélectionnable. SAMIR LAMARI