Le 9e Festival national du théâtre amazigh de Batna s'est ouvert dans la soirée de dimanche au théâtre régional de la ville et s'étalera jusqu'au 15 décembre. Pour cette édition, dix troupes participent à cet événement, entre associations, théâtres régionaux, coopératives. Concernant la ville organisatrice, le TRB participe avec trois nouvelles productions. Outre les représentations, le festival sera ponctué d'expositions d'ouvrages en tamazight, ainsi qu'une conférence consacrée à Chebah El-Mekki (dramaturge, homme de théâtre et militant de la cause nationale). À ce propos, la famille artistique et culturelle des Aurès a toujours émis le souhait de voir le théâtre régional de Batna porter le nom de cette personnalité. Pour revenir à la compétition, les pièces théâtrales seront en course pour plusieurs prix, notamment celui du meilleur rôle masculin, du meilleur rôle féminin, de la meilleure scénographie, de la meilleure mise en scène et de la meilleure musique... ainsi qu'un prix du jury. Les pires appréhensions se font sentir chez les présents à l'ouverture de cette manifestation, car beaucoup craignent que l'aventurisme, l'improvisation, l'amateurisme et la restriction budgétaire ne mettent fin à cette belle aventure théâtrale. À rappeler que cette manifestation dédiée au 4e art en tamazight, qu'accueille le Théâtre régional de Batna depuis neuf ans, montrait déjà des signes de faiblesse lors de ses deux dernières éditions, aussi bien dans l'organisation que dans la qualité des spectacles, sans oublier la restriction budgétaire qui peut porter le coup de grâce à cet événement, qui a bien débuté en attirant des foules d'amateurs de théâtre d'expression amazighe. Mais le vent ne souffle pas toujours au gré des bateaux, disent des habitués de ce rendez-vous, qui ont pris l'habitude de faire le déplacement des quatre coins des Aurès. À ce sujet, le programme n'était disponible qu'à la veille de l'ouverture du festival, et l'affiche est encore "invisible" à Batna, hormis quelques-unes au tableau d'affichage du TRB, ou celles mises en ligne sur les réseaux sociaux. À noter que le nombre des troupes participantes à cette manifestation a chuté d'une manière considérable (soit de 20 troupes à 10 cette année). Par ailleurs, il n'y a aucune participation du grand Sud algérien, et des troupes venant de zones non berbérophones ont aussi disparu de la programmation. H. TAYEB