Le président russe a justifié la vente de missiles à la Syrie et a rassuré Israël. Le président russe Vladimir Poutine a entamé hier sa visite historique à Ramallah. Il est, en effet, le premier chef du Kremlin à se rendre dans les territoires palestiniens. M. Poutine a été accueilli à son arrivée au QG de l'Autorité palestinienne par son président Mahmoud Abbas, puis ils se sont recueillis sur la tombe de Yasser Arafat. Mais, Vladimir Poutine n'est pas venu les mains vides : la Russie envisage d'offrir à l'Autorité palestinienne 50 transports de troupes blindés légers et deux hélicoptères, selon des sources officielles palestiniennes. Le président russe est arrivé à Ramallah en provenance d'Israël, où il a aussi effectué une visite mercredi et jeudi derniers. Vladimir Poutine, par ailleurs, a multiplié jeudi les assurances à Israël, sur les ventes de missiles à la Syrie, la coopération nucléaire avec l'Iran et a proposé la tenue d'une conférence internationale sur le Proche-Orient. De plus, selon un communiqué de la présidence du conseil israélienne, le président russe a déclaré que la Russie est un “allié stratégique” d'Israël, lors de trois heures d'entretien avec le Premier ministre israélien, Ariel Sharon. Les deux dirigeants se sont mis d'accord sur la mise en place d'un système de coopération dans la lutte antiterroriste, prévoyant un partage d'informations en temps réel sur d'éventuelles menaces terroristes, selon cette même source. Concernant la vente de missiles sol-air à la Syrie, le président russe s'est engagé à ce que ces armes “ne parviennent pas à des organisations terroristes” et a promis que la Russie y veillera, selon le communiqué. “Le système que nous allons fournir à la Syrie est à courte portée et ne menace en aucune façon le territoire israélien”, a déclaré M. Poutine après un entretien avec son homologue israélien, Moshé Katzav. La Russie a annoncé, par ailleurs, la prochaine livraison de missiles anti-aériens de type Strelets à la Syrie, en dépit de l'opposition d'Israël à ce contrat. S'agissant d'un autre dossier controversé, M. Poutine s'est dit opposé au développement d'une arme atomique par l'Iran, affirmant que la coopération entre Moscou et Téhéran dans ce domaine se limitait à l'utilisation de l'atome à des fins civiles. “Nous travaillons avec l'Iran pour l'utilisation de l'atome à des fins pacifiques et nous sommes contre tout programme destiné à doter l'Iran d'une arme atomique”, a assuré le président Poutine. En outre, le Premier ministre israélien, Ariel Sharon, insiste depuis des mois sur la nécessité de transmettre le dossier nucléaire iranien au Conseil de sécurité de l'ONU, afin que cette instance impose des sanctions à la République islamique au cas où elle refuserait de stopper son programme nucléaire militaire. Téhéran affirme de son côté que ses projets atomiques visent des fins civiles. Par ailleurs, l'idée d'une conférence internationale sur le Proche-Orient à l'automne, fort mal accueillie par Israël et Washington, semblait avoir été abandonnée, le ministre des affaires étrangères russe, Sergueï Lavrov, préférant parler de “réunion d'experts de haut rang”. “Il y a malentendu. Le président Poutine a proposé la tenue à Moscou d'une réunion d'experts de haut rang dans le cadre du conflit israélo-palestinien”, a déclaré M. Lavrov, qui accompagne le chef de l'Etat russe en Israël. “Nous proposons une conférence internationale sur la paix au Proche-Orient, avec la participation du quartet et de toutes les parties concernées par les négociations”, avait déclaré mercredi le président russe, dans une conférence de presse, lors d'une visite en égypte. Enfin, le président russe a estimé qu'il existait “une occasion” de mettre fin au conflit israélo-palestinien par le dialogue et a appelé à renforcer la coopération contre le terrorisme. N. A./ Agences