Selon les prévisions de l'organisation onusienne, le taux de croissance en Algérie devrait passer à 2,8%, puis à 2,2%. L'ONU dissèque, dans son dernier rapport, les perspectives de l'économie mondiale. Concernant l'économie algérienne, elle avance une série de chiffres contrastés. Ainsi, il y est mentionné que la croissance en Algérie devrait fléchir à 2,6% en 2018, puis à 2,2% en 2019. On observe ainsi un léger mieux par rapport aux données établies, il y a quelques semaines, par le FMI qui tablait sur une croissance du PIB de 1,5% en 2017 et de 0,8% en 2018. Quant à la Banque mondiale, elle avait prévu en octobre dernier une croissance de 3,7% pour le premier trimestre 2017, devant ralentir ensuite pour se situer autour de 2,2% pour l'ensemble de l'année. Le rapport souligne, par ailleurs, une hausse du chômage qui devrait atteindre un taux de 11,4% en 2017 contre 11,2% en 2016. Toujours selon les prévisions de l'ONU, l'inflation en Algérie s'établirait à 5,4% en 2017 contre 6,4% en 2016 et devrait baisser à 3,8% en 2018 et à 3,2% en 2019. Le document explique en outre que la remontée des prix du pétrole et du gaz ont dopé la croissance du PIB réel de l'Algérie. Et pour 2018 et 2019, l'amélioration de la croissance (en Afrique) sera également soutenue par des "conditions internes plus favorables, y compris le redressement de la production pétrolière en Algérie". Cela constitue évidemment une bonne nouvelle pour Sonatrach qui va mettre en service, en 2018, plusieurs gisements gaziers et pétroliers. Et cela fera certainement prendre du volume à la production de pétrole et de gaz. Cette dernière devrait d'ailleurs augmenter de 6,5% l'année prochaine, après une baisse de 2,7% en 2017, rapporte l'agence Reuters, citant un document du ministère algérien de l'Energie. Sonatrach paraît ainsi revenir de loin, après une période d'errements et de déplétion de la production. Dans un récent rapport de l'Opep, il a été précisé que sur la base de "sources secondaires", la production de l'Algérie est passée de 1,050 million de barils par jour en septembre 2017 à 1,012 million de barils par jour en octobre, soit 38 400 barils par jour en moins. Le recul de la production est plus prononcé, selon les données officielles, ainsi que le souligne l'organisation pétrolière qui fait état d'une baisse de 66 000 barils par jour entre septembre et octobre. Bien entendu, la reprise de la production va permettre d'améliorer les revenus du pays. Ainsi, les exportations en hydrocarbures s'élèveront à 34,4 milliards de dollars en 2018, à 38,3 milliards de dollars en 2019 et à 39,5 milliards de dollars en 2020, selon des chiffres fournis par le ministre des Finances, Abderrahmane Raouya, lors de la présentation du projet de loi de finances 2018 devant le Sénat. L'Algérie fait partie de ces pays dont l'addiction aux matières premières est forte. Ces pays tentent, cependant, de s'en défaire, mais les résultats restent largement en deçà des attentes. L'ONU évoque cela dans son rapport, relevant que depuis 2015, de nombreux pays, l'Algérie comprise, ont connu une forte contraction des investissements dans les industries pétrolières et extractives. Ces baisses sont essentiellement "cycliques, plutôt que le reflet d'un progrès structurel significatif vers une économie moins intense en énergies fossiles". Tout est dit ! Dans certains cas, y est-il ajouté, le manque d'accès au financement a également un rôle négatif, en particulier dans les pays où les banques restent sous-capitalisées ou où les marchés financiers sont sous-développés. Bien que les rendements obligataires n'aient jamais été aussi bas, poursuivent les rédacteurs de ce document, souvent même négatifs, les gouvernements des pays développés ont considérablement réduit leurs investissements publics depuis 2010, ce qui reflète les politiques d'ajustement budgétaire mises en œuvre en réponse à des niveaux élevés de la dette publique. Youcef Salami