Depuis l'avènement du nouveau bureau fédéral, avec à sa tête, le président, Kheireddine Zetchi, l'administration de la FAF connaît un départ massif de ses cadres au point où elle fonctionne désormais avec seulement quelques employés dont le secrétaire général, Mohamed Saâd, brillant journaliste mais malheureusement nullement formé pour le volet administratif et franchement pas du tout armé pour un tel poste de responsabilité. Cet état de fait a donné lieu à des erreurs en série sur le plan administratif dont certaines peuvent coûter cher à la FAF à l'image de l'envoi hors délai du dossier de candidature d'Ould Zmirli à la CAF pour les élections du comité exécutif. Cette bourde qui incombe aussi au président de la FAF, Kheireddine Zetchi, distrait pendant plus d'un mois avant de désigner à la dernière minute le candidat de la FAF, comme si s'était une vulgaire formalité administrative, n'est pas, du reste, malheureusement atypique puisqu'elle s'inscrit dans une série de "couacs" induits justement par cette méconnaissance criante des textes et des lois. La dernière en date, la décision de la Fifa d'attribuer le gain du match contre le Nigeria (3-0), en raison de la participation d'un joueur nigérian, Abdullahi Shehu, suspendu pour cette rencontre, qui eu lieu le 10 novembre dernier à Constantine (1-1). Ce bonus certes inutile de la Fifa dans le décompte des points des Verts pour les éliminatoires du Mondial 2018, puisque l'Algérie reste tout de même lanterne rouge du groupe et que le Nigeria conserve sa place en Russie, n'est pas le résultat de réserves formulées par la FAF, mais d'une enquête lancée par la Fifa. En effet, les statuts de la fédération mondiale lui permettent de s'autosaisir en l'absence même de réserves de la partie adverse en cas d'infraction à la réglementation (participation d'un joueur suspendu à un match officiel). En clair, l'administration de la FAF n'a même pas été capable de faire le décompte des avertissements reçus par les joueurs de ses adversaires. C'est grave ! En outre, depuis quelque temps, le compte twitter de la FAF, à l'occasion des réunions du bureau fédéral, mentionne des transgressions flagrantes aux statuts de la FAF, comme ce fut le cas lors de la dernière réunion du 29 novembre : "9 membres sur les 13 membres du bureau fédéral sont présents. Sur les 4 absents, un a donné mandat pour les votes et les délibérations. Le quorum est atteint. Les travaux du BF peuvent débuter". Or, les statuts de la FAF sont clairs à ce sujet : "Le vote par procuration ou par correspondance n'est pas autorisé pour les décisions du bureau fédéral", stipule l'article 37 alinéa 5 des statuts de la fédération. Les bourdes de l'administration de la FAF ont même touché le volet de l'arbitrage puisque l'arbitre international Abed Charef avait failli ne pas prendre part à la dernière finale de la coupe de la CAF en raison d'une demande de visa envoyée tardivement par la FAF.
Des bourdes en série Le 27 mai dernier, dans un communiqué officiel de la FAF, Kheireddine Zetchi avait fait part de sa volonté d'intenter des actions en justice contre des responsables du football national. "La Fédération algérienne de football appelle les responsables du football à faire preuve de retenue et de bon sens au moment d'exprimer leurs points de vue dans les médias et lors des réunions officielles. Elle se réserve néanmoins le droit d'intenter des procédures judiciaires à l'encontre des auteurs de déclarations diffamatoires qui peuvent porter atteinte à la Fédération et aux ligues, voire mettre en péril l'ordre public", lit-on dans le communiqué de la FAF publié sur le site de la fédération. Cependant, le recours à la justice contre un membre de la FAF est strictement interdit par les statuts de la FAF amendés en novembre 2015. C'est écrit noir sur blanc dans l'article 67 des statuts de la FAF. "Les membres de la FAF, les ligues et leurs membres, les clubs et leurs membres, les officiels, les joueurs, les agents de joueurs et de matches s'engagent à soumettre leurs litiges exclusivement aux juridictions de la FAF, de la CAF et de la Fifa", stipulent les statuts de la FAF. Le 23 octobre dernier, le bureau fédéral de la FAF a décidé de lever la sanction de Abdelmadjid Yahi, président de l'US Chaouia. Ce dernier avait été en effet interdit à vie de toute fonction et ou activité en relation avec le football, en juin 2016, par la commission de discipline de la LFP, suite, précisait la CD, "aux déclarations aux médias faisant état d'arrangement de matchs par le concerné et réitérées au cours d'une émission TV en date 8 mai 2016". Des aveux qui avaient permis à la LFP de prononcer son verdict conformément à l'article 80 du code disciplinaire de la FAF qui stipule que "la corruption ou tentative de corruption est sanctionnée comme suit : interdiction à vie d'exercer toute fonction et/ou activité en relation avec le football pour le contrevenant". Cette sanction avait été du reste confirmée par la commission de recours de la FAF et le TAS algérien. Or, l'article 39 des statuts de la FAF, ayant trait aux compétences du président de la FAF, est clair à ce propos : "Le président doit veiller à l'application des décisions des organes de la fédération", notamment les organes juridictionnels. À aucun moment les statuts de la FAF n'accordent le droit de grâce au président ou au bureau fédéral. Les statuts de la FAF indiquent que l'AG est souveraine, elle peut donc prendre les mesures qu'elle juge nécessaires pour peu que le quorum soit atteint, à l'image d'une levée de sanction. Tout cela, et d'autres cas aussi, à l'image de l'affaire Ghoulam, et des binationaux aurait pu être évité avec une administration compétente ! S. L.