Quarante-trois milliards de dinars, auxquels s'ajoutent des crédits supplémentaires de 145 milliards de dinars, ont été affectés au parachèvement de projets en cours de réalisation. L'évolution du déficit en eau potable est tel que certaines régions risquent de voir la précieuse ressource se raréfier de manière inquiétante, au cours des prochaines années. C'est le déséquilibre entre les capacités de production d'eau potable et les besoins croissants de la population en la matière qui aura produit ce déficit. S'exprimant sur les ondes de la Radio nationale, le ministre des Ressources en eau, Hocine Necib, a évoqué cela, indiquant que la "hausse du déficit n'est pas écartée durant les trois prochaines années en raison des changements climatiques", ce qui nécessite, a-t-il souligné, le "renforcement" des capacités de production d'eau potable. Le ministre a parlé ici en chiffres pour mesurer l'ampleur du défi. Le ministre a, en effet, révélé qu'une enveloppe de 62 milliards de dinars a été affectée au financement de nouveaux programmes dans le secteur des ressources en eau, visant, entre autres, à améliorer l'approvisionnement en eau potable, à élargir les superficies irriguées dans les grands périmètres et à réaliser des projets d'assainissement sanitaire. Il a également indiqué que 43 milliards de dinars, auxquels s'ajoutent des crédits supplémentaires de 145 milliards de dinars, ont été affectés au parachèvement de projets en cours de réalisation dans le cadre des dispositions de la loi de finances 2018. Le ministre a fait savoir que la plupart des projets du secteur des ressources en eau qui concernent essentiellement l'assainissement sanitaire ont été dégelés. Et de poursuivre que ces derniers ont bénéficié d'une enveloppe financière globale de 105 milliards de dinars. S'y ajoutent de nouveaux projets relatifs au renouvellement et à l'extension des réseaux d'eau outre le dégel de projets de réalisation de 21 stations d'épuration d'eaux usées dont les travaux débuteront à partir de 2018. Au chapitre des capacités de stockage des ressources en eau en Algérie, Hocine Necib a annoncé qu'elles sont de 5 milliards de mètres cubes par an à travers les 75 barrages existants, 221 petits barrages et 300 retenues d'eau. Le ministre a, par ailleurs, rappelé que le département dont il a la charge a décidé de réaliser une station de dessalement d'eau de mer à l'ouest d'Alger pour répondre à la demande en eau potable. Quant à l'aménagement des barrages en espaces touristiques, M. Necib a fait savoir qu'eu égard aux besoins croissants en la matière, notamment dans les wilayas intérieures, et dans le but de réduire le taux de décès au niveau des barrages, le secteur des ressources en eau a jugé "judicieux" de prendre cette mesure relative à l'aménagement des barrages et à leur exploitation en tant qu'espaces de loisir. Le ministre a indiqué à ce sujet qu'une commission ministérielle a été mise en place pour examiner les projets relatifs à l'opération d'aménagement des barrages et donner son approbation en fonction de la nature de l'aménagement et du respect du cahier des charges. Pour le moment du moins, 37 barrages sont concernés par cette opération, selon Hocine Necib. Par ailleurs, et en réponse à une question sur le phénomène d'envasement des barrages, le ministre a indiqué qu'un programme a été tracé à partir de 2018 visant le dévasement de 10 barrages, soulignant qu'une première drague algérienne pour le dévasement sera réceptionnée à la fin du mois de mars 2018. Youcef Salami