En l'absence des leaders des partis politiques, des milliers d'Algériens ont exprimé leur soutien à la Palestine. La Coupole du complexe sportif Mohamed-Boudiaf à Alger, s'est parée des couleurs de la Palestine, pendant les quelques petites heures qu'a duré le meeting populaire de solidarité avec le peuple palestinien, suite à la décision du président des Etats-Unis d'Amérique, Donald Trump de reconnaître Al-Qods, capitale d'Israël. La salle mise à la disposition des associations, des partis politiques et des citoyens "désirant y tenir un rassemblement de solidarité avec la cause palestinienne", "dans le respect de la réglementation interdisant les marches à Alger", pour reprendre les termes du communiqué officiel de la veille, a vu affluer, dès le matin, par bus ou à pied, drapeaux palestiniens et écharpes autour du cou, des milliers d'Algériens, de tous âges et des deux sexes. À tue-tête, ils ont scandé des slogans hostiles à la décision de Trump de reconnaître Al-Qods, capitale d'Israël et, du coup, exprimé leur soutien à la reconnaissance d'Al-Qods, "la première Qibla et le troisième Lieu saint de l'islam", comme capitale de la Palestine. Le rassemblement a eu lieu en l'absence des chefs de partis de l'opposition et des partis du pouvoir, le FLN et le RND. Les organisations de la société civile étaient en revanche présentes, à l'instar de l'UGTA, de l'UNFA et de l'Ugel, et d'autres acronymes de l'administration et des victimes du terrorisme. La manifestation a vu, également, la présence de personnalités nationales et historiques, des parlementaires ainsi que des représentants de la société civile. Tout ce beau monde s'est relayé à la tribune pour haranguer l'assistance. La salle était déjà chauffée à blanc par des chants patriotiques dédiés à la cause palestinienne — dont certains refrains connus ont été repris en chœur — qui succédaient aux hymnes nationaux algérien et palestinien qui retentissaient à forts coups de décibels. "Le peuple algérien qui a souffert de la colonisation pendant 132 ans, n'abandonnera jamais la cause palestinienne", dira l'un des intervenants, ajoutant que "notre présence est destinée à exprimer notre solidarité avec nos frères en Palestine, qui résistent à la colonisation sioniste en ce moment", dit-il avant de conclure : "Al-Qods est et restera la capitale éternelle de la Palestine." "Notre rencontre, aujourd'hui, nous donne de nouveaux espoirs et un nouveau souffle à la cause palestinienne, après le réveil de la conscience dans les pays, suite à la décision du président Trump. Cette cause réunit plus que tout, les Algériens", a affirmé un autre, en réitérant la célèbre déclaration de Houari Boumediene : "L'Algérie est avec la Palestine en toutes circonstances". Les interventions se sont poursuivies pour souligner l'importance de cet événement et pour rappeler que "l'Algérie a dit son mot, haut et fort, à savoir que son indépendance n'était pas complète tant que la Palestine ne s'était pas encore libérée". Pour sa part, le premier conseiller de l'ambassade de la Palestine à Alger, Bachir Abou Hatab, a salué la fidélité du peuple algérien à la cause palestinienne, en affirmant : "Je salue le peuple algérien, les enfants de Didouche et d'Amirouche pour cette solidarité qu'on ne voit qu'en Algérie", en dénonçant la décision de Trump qu'il a considérée "comme une violation de la dignité de la nation". L'ancien secrétaire général du FLN, Abdelaziz Belkhadem, qui prend part à une manifestation publique, l'une des rares depuis son "bannissement" politique par la présidence de la République, a exprimé, quant à lui, dans une déclaration à la presse, en marge de ce rassemblement, sa solidarité avec le peuple palestinien. Le rassemblement a pris fin vers midi par une prière pour la Palestine... devant des gradins déjà vides. A. R. [email protected]