Les travaux de ce séminaire, qui se sont déroulés ce week-end à Ouargla, ont été marqués par l'annonce des résultats du sondage effectué par l'institut Abassa. Ce sondage fait ressortir près de 7,7 millions, soit un taux de 47%, suivent les programmes de la radio El Bahdja, alors que 3,5 millions écoutent la Chaîne III. la Chaîne 1 serait, selon le sondage, suivie par près de 3,2 millions, la Chaîne II est, quant à elle, écoutée par 1,6 million d'auditeurs. Le sondage de l'institut Abassa a, par ailleurs, indiqué que 4 millions d'Algériens suivent les programmes des stations locales. Lors de sa communication, le directeur de l'institut Abassa a dressé aussi un constat sur l'espace radiophonique algérien. Ainsi, et selon le sondage élaboré par son établissement, celui-ci a déclaré : “Notre pays s'est réapproprié son espace hertzien depuis 2002.” “Pendant les années 1990, la station franco-marocaine Medi I était écoutée par 32% d'auditeurs en Algérie”, note M. Abassa, avant d'ajouter : “Pendant que cette station diffusait de la musique raï, les communiqués du GIA et les informations défavorables à l'Algérie, la Radio nationale ne donnait pas grand-chose...” L'espace hertzien national n'a pas été défendu comme les autres espaces, selon M. Abassa, qui a expliqué que “les mosquées se sont transformées en radios locales, pour faire le procès du pouvoir entre les prières !” En somme, l'Etat avait abandonné la communication. Le sondage a prouvé qu'en matière de radio, l'Algérie est devenue comme les autres pays développés, en récupérant un espace de souveraineté, celui des ondes hertziennes. M. Abassa a, aussi, noté la spécificité des radios nationales : “Les stations de radio algériennes sont uniques au monde !” dira-t-il, avant d'expliquer : “Si on prend comme exemple la France, ses stations radiophoniques sont comparables dans leurs performances, la langue est unique. En terme linguistique, chez nous, il y a diversité.” Bien que l'arabe parlé est compris par 97% de la population, ce qui explique la grande part d'audience de la radio El Bahdja, où il n'y a pas d'exclusion linguistique (arabe, tamazight, français), explique M. Abassa, après avoir présenté les résultats de son sondage. Un sondage, qui, notons-le, a “irrité” le directeur de la Chaîne nationale I, qui n'a pas hésité à demander des explications, après l'annonce de la grande part d'audience, à savoir 47,8%, que détient radio El Bahdja. Certains chefs d'antenne sont allés même à contester dans les coulisses en disant que “ce sondage a été fait pour radio El Bahdja”. Ce qui a fait dire au directeur général de l'Enrs, M. Zouaoui Benhamadi : “Ce sondage ne peut pas refléter toute la vérité. Il est, certes, une base d'éclairage, mais pas un mode d'emploi.” En revanche, Il a pris le soin d'annoncer quelques chiffres, lors du dernier forum d'El Moudjahid, où il a annoncé que “la Radio algérienne couvre près de 97,5% du territoire national”, selon toujours le sondage de l'institut Abassa. En ce qui concerne les parts d'audience de chaque radio, le premier responsable semble éviter de froisser les sentiments de certains chefs d'antenne. “Faire de la concurrence n'est pas intéressant”, nous dira le DG de l'Enrs, tout en précisant que, pour les radios locales, “l'heure est pour aller plus loin ; les ateliers de ce séminaire sont en train de débattre de la décentralisation de la gestion de ces stations, du traitement de l'information, le statut juridique”. Parlant toujours des radios locales, le DG de l'Enrs nous a fait savoir que Jijel aura bientôt sa propre radio locale, ainsi que 5 autres régions du pays. L. G.