Touchant aujourd'hui aussi bien les hommes que les femmes, la culture nippone se voit adulée par bon nombre de jeunes algériens, principalement des adolescents, et quelques fois même des quadragénaires. Le terme « otaku » est composé du substantif « taku » qui signifie ‘'chez soi'' et de la préposition honorifique ‘'o''. C'est donc un nouveau style de vie caractérisant une personne qui consacre la majorité de son temps libre à une activité d'intérieur, ayant relation avec la culture japonaise : Mangas, dessins animés, jeux vidéos et même cuisine asiatique ! Les otakus sont ainsi caractérisés par leur aptitude à acheter et à collectionner les pièces rares ayant relation avec leur passion. Ils sont les premiers à faire la queue pour détenir le dernier produit sorti. Ils sont également très fiers de savoir le détail le plus insignifiant ou le plus obscur de leur ‘anime' ou idole pop préférée. Les otaku girls, une présence marquée Cette tendance qui nous vient tout droit du pays du soleil levant fédère de plus en plus de personnes chez nous, en Algerie. Accaparée tout d'abord par la gente masculine, il n'est plus inopportun aujourd'hui d'observer que les filles à leur tour, clament haut et fort leur ‘identité' otaku. Dans cette démarche, nous avons rencontré Ghada, une étudiante à l'EHEC, qui nous a exprimé que son engouement pour les animes « a commencé par la visualisation des séries asiatiques, qui se sont avérées être basées sur des mangas ». Elle nous a notamment expliqué : « ma famille me trouvait bizarre, je ne voulais pas choquer mes amis aussi ». Ces mêmes mangas lui ont permit d'acquérir une base non-négligeable en langue japonaise dont elle nous a fait la démonstration. Selon Ghada: «Certains garçons otakus s'accaparent le concept, ils sont surpris de rencontrer une fille qui partage les mêmes passions qu'eux, tandis qu'au Japon cet écart n'est plus d'actualité». Problème d'ostracisme Bien souvent, le terme otaku reste péjoratif et stigmatisant, désignant subjectivement une personne refusant de grandir et préférant se cacher dans un monde virtuel. En effet, L'otaku reste cloîtré chez lui, assouvissant sa passion nippone, pendant que ce mode de vie le pousse peu à p eu à se désocialiser: faisant fi des relations amoureuses et sociales, ils préfèrent s'enfermer dans leur bulle, protégés des agressions extérieures et des souffrances de la confrontation avec la réalité du monde. Ils apparaissent comme de doux rêveurs restés en enfance ou simplement des éléments sortis du rang, ce qui dérange la société, qui les rejette à son tour. Toutefois, face à l'ampleur du phénomène, celle-ci ne peut occulter leur existence d'avantage. Ils apparaissent comme acteurs de l'économie, des éléments actifs et significatifs de la société. Les otakus n'acceptent plus cette vision marginaliste et stéréotypée de leur choix de vie. A savoir que chaque année se tient le festival international de la bande dessinée (FIBDA) à Alger, où s'illustrent les différents intérêts de ce mouvement qui ne cesse d'attirer de plus en plus d'adeptes à travers tout le pays. Meryem ABDELLI (Partenariat Réd-DIG-"Liberté" (#RDL)/Alumni (HEC) )