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800 psychiatres pour 40 millions d'habitants
Prise en charge de la santé mentale en Algérie
Publié dans Liberté le 25 - 12 - 2017

Longtemps reléguée au second plan, la santé mentale du travailleur constitue désormais un axe fondamental et important dans la médecine du travail. Cette discipline s'intéresse, outre aux pathologies communément connues et liées au monde du travail, également aux facteurs qui affectent le bien-être et l'équilibre psychique de l'employé en milieu professionnel. Puisque les mutations socioéconomiques intervenues dans la société à la faveur de la globalisation mondiale ont engendré certains troubles psychiques liés au bien-être du travailleur en milieu professionnel, tels que le stress, le burnout (épuisement professionnel) et le harcèlement. Ces "pathologies modernes" non encore classifiées dans la nomenclature de la médecine du travail se sont taillé une part non négligeable des travaux des 12es Journées médicochirurgicales régionales centre ouvertes samedi à Bou-Ismaïl. Le représentant du ministre de la Santé, le Pr Chekali Mohamed, a rappelé l'importance de la santé mentale à travers le plan national de promotion de la santé mentale (2017-2020), et ce, en optimisant les ressources humaines existantes : "Le bien-être mental est un aspect fondamental dans la vie d'une manière générale." C'est dans cet ordre d'idées que le ministère de la Santé compte développer, dit-il, la formation continue en direction des médecins généralistes. Néanmoins, le représentant du ministre de la Santé reconnaît que la santé mentale n'est pas suffisamment encadrée en termes de personnels spécialistes : "Nous avons encore des défis à relever en matière d'encadrement. L'Algérie ne compte aujourd'hui que près de 800 psychiatres et 2 000 psychologues qui prennent en charge la santé mentale. Nous avons encore besoin de spécialistes en la matière pour encadrer une population de 40 millions d'habitants." Les communications traitant du harcèlement, des contraintes et du stress en milieu professionnel ont retenu l'attention des participants. Les spécialistes qui se sont succédé à la tribune ont relevé que les métiers qui ont un lien direct avec le public sont les plus stressants et angoissants. Le harcèlement concerne par définition toutes les souffrances dues à une pression exercée par l'employeur. "Les professionnels de la santé, les banquiers, les postiers, les agents de sécurité sont souvent confrontés à des facteurs générateurs de stress et de contraintes psychologiques. La surcharge et la désorganisation du travail ont aussi une influence directe sur la santé mentale et physique du travailleur." Des médecins du travail ont relevé dans les débats que les horaires atypiques (travail de nuit et travail posté) appliqués pour certains métiers ont une influence directe sur le psychique du travailleur. "Les employés soumis à cette organisation de travail sont constamment tendus, voire stressés." Les spécialistes de médecine du travail interpellent enfin les pouvoirs publics pour que le stress soit défini en tant que vécu
pathologique.
H. H.


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