Des professionnels de la sant� mentale s�accordent � dire que le stress ou les manifestations pathologiques et douloureuses et, quelquefois handicapantes comme le cancer ou les maladies cardiovasculaires qu�il g�n�re, en milieu professionnel, est un probl�me qui se pose avec acuit� mais qui tarde � �tre int�gr� dans la nomenclature des maladies professionnelles. �Pourtant, il y a une forte demande sociale�, constate le Dr Boudar�ne, psychiatre ind�pendant, exer�ant � Tizi-Ouzou et initiateur avec le Dr Ziri, de l�EHS, de Oued A�ssi, d�un forum international qui s�ouvrira aujourd�hui au CHU de Tizi-Ouzou et qui aura pour th�me �La pr�vention et la promotion de la sant� et du bien-�tre au travail�. Pour les deux praticiens que nous avons rencontr�s en marge des pr�paratifs de ce forum organis� sous le haut patronage du minist�re de la Sant� et de la Population et par le CHU de Tizi-Ouzou et o� sont attendus des sp�cialistes nationaux et �trangers de la sant� mentale � c�t� d�autres intervenants concern�s par le sujet, l�objectif est d�amener les pouvoirs publics et, surtout les instances concern�es par la sant� en milieu professionnel, � prendre la mesure du probl�me que pose le stress en milieu professionnel et ses cons�quences sur la sant� mentale et physique des individus. �Il ne s�agit pas d�une coquetterie de psychiatre, se d�fend le Dr Boudar�ne, mais il y a une r�elle demande sociale�. Autrement dit, les manifestations pathologiques et douloureuses avec un co�t �conomique et social �vident, g�n�r�es par les �v�nements stressants en milieu professionnel, suscitent une r�elle inqui�tude. �En plus des troubles psychiques, le sujet vuln�rable et soumis aux divers facteurs stressants peut d�velopper des l�sions physiques, avec des degr�s variables, qui vont de simples �ruptions cutan�es, � l�ulc�re, jusqu�aux maladies cardiovasculaires et, m�me, le cancer�, affirment les deux praticiens qui se d�solent du fait que cette donn�e sanitaire soit occult�e par la m�decine du travail et �vacu�e de la nomenclature des maladies professionnelles. Selon le Dr Ziri, la l�gislation alg�rienne relative aux maladies professionnelles et aux accidents du travail ne fait pas r�f�rence aux pathologies mentales ou physiques g�n�r�es par la d�gradation de la qualit� de vie professionnelle et des conditions li�es � l�exercice d�un m�tier. �Sollicit�s, des responsables en charge de la m�decine du travail ou des ressources humaines dans certaines entreprises publiques, n�ont pas jug� utile de r�pondre � notre invitation pour nous dire leur exp�rience et leurs observations sur la question. Premi�re institution concern�e par le co�t social des maladies caus�es par le stress, la Cnas n�a pas jug� utile de r�pondre � notre invitation et de contribuer � la concr�tisation de ce forum�, se d�solent nos interlocuteurs qui pr�cisent qu�aucun corps de m�tier n�est � l�abri du stress et de ses cons�quences potentiellement pathologiques. Certains corps professionnels sont porteurs d�un fort potentiel de risque et sont davantage expos�s aux �v�nements stressants. Le t�moignage des deux praticiens est �difiant sur la d�tresse que vivent de nombreux policiers qu�il a re�us en consultation et chez qui il a �t� diagnostiqu� des troubles anxieux li�s � l�influence n�faste de facteurs professionnels. La mobilit�, l��loignement du milieu familial, le terrorisme, l�appr�hension suscit�e par leur affectation en Kabylie durant les �v�nements v�cus par cette r�gion, a amen� ces fonctionnaires de police � d�velopper des pathologies psychiques et � solliciter, en cachette et sans la recommandation de leur institution, les services d�un psychiatre. Le souhait du Dr Ziri pour qui le souci des professionnels de la sant� mentale est la pr�vention et la promotion d�une bonne qualit� de vie professionnelle est �qu�une volont� politique se manifeste pour venir en aide aux acteurs de terrain, en mettant � leur disposition des instruments l�gislatifs et juridiques pour la prise en charge sociale de ce genre de pathologie�, inh�rentes au milieu du travail o� le stress s�insinue de fa�on insidieuse et perfide, � travers la violence qui s�exerce au quotidien et sous diverses formes comme le harc�lement moral ou sexuel contre les femmes. La violence peut se manifester � travers les conflits horizontaux, c�est-�- dire entre travailleurs qui, � leur tour, peuvent la subir en verticale et hi�rarchis�e.