Le BOT est une modalité de réalisation de projets tant publics que privés dans différents domaines socioéconomiques. Une station de dessalement d'eau de mer dont 70% de l'eau produite seront destinés à la population d'Annaba et le reste à celle d'El-Tarf, sera mise en chantier en 2018. S'y ajoute une autre à mettre en place à Zéralda (ouest d'Alger). Ces deux usines, l'Etat envisage de les financer en Build Operate and Transfer (BOT), une technique utilisée pour une réalisation optimale de projets publics et privés. Le BOT est une modalité de réalisation de projets tant publics que privés dans différents domaines socioéconomiques. Cependant, ce mode de financement est-il approprié ? La question a été soulevée lors de la journée d'étude sur le dessalement d'eau de mer organisée hier à l'Institut de formation en électricité et gaz à Alger. Présent à cette rencontre, le ministre des Ressources en eau, Hocine Necib, a indiqué que le gouvernement dont il fait partie a retenu l'option du BOT et que l'on doit confectionner les cahiers des charges pour réaliser aussi rapidement que possible ces deux stations, d'autant plus que la hausse du déficit hydrique n'est pas écartée durant les trois prochaines années, ce qui nécessite, a-t-il ajouté, le renforcement des capacités de production d'eau potable, notamment à l'est du pays et à Alger. Necib avait, il y a quelques semaines, révélé qu'une enveloppe de 62 milliards de dinars a été affectée au financement de nouveaux programmes dans le secteur des ressources en eau, visant, entre autres, à améliorer l'approvisionnement en eau potable, à élargir les superficies irriguées dans les grands périmètres et à réaliser des projets d'assainissement sanitaire. Le dessalement d'eau de mer, le ministre s'en est vanté hier, en avançant que l'Etat a déboursé 2,9 milliards de dollars pour mettre en fonction onze usines de dessalement d'eau de mer à travers le territoire national. Le ministre de l'Energie, Mustapha Guitouni, présent également à cette journée d'étude, a expliqué que ce cahier des charges devrait fixer, entre autres, le prix de revient de l'eau de mer dessalée ainsi que les délais de réalisation de ces deux stations d'une capacité de 300 000 m3 par jour chacune. Et de préciser que l'élaboration des cahiers des charges prendra en compte les enseignements tirés de l'expérience acquise grâce à la réalisation des 11 stations de dessalement citées précédemment. Cela, a-t-il dit, devra permettre d'avoir un meilleur prix du mètre cube d'eau de mer dessalée, en ajoutant que leur délai de construction sera fixé entre 18 et 24 mois. Le programme de dessalement, mis en œuvre à partir de 2003, prévoit la réalisation en fait de 13 stations de dessalement d'une capacité nominale totale de 2,31 millions de m3 par jour (près de 850 millions de m3 par an), et devant desservir 8 millions d'habitants. À ce jour, seulement 11 stations ont été réalisées et mises en service. Il s'agit des unités d'Arzew d'Oran (86 000 m3/j), d'Alger Hamma (200 000 m3/j), de Skikda (100 000 m3/j), de Beni Saf-Aïn Témouchent (200 000 m3/j), de Mostaganem (200 000 m3/j), de Fouka-Tipasa (120 000 m3/j), Souk Tlala-Tlemcen (200 000 m3/j), Honeïn-Tlemcen (200 000 m3/j), Cap Djinet-Boumerdes (100 000 m3/j), Tenes-Chlef (200 000 m3/j) et Maacta-Oran (500 000 m3/j). Le volume de ces stations est de 770 millions de m3/an représentant 17% de la production nationale d'eau potable. Youcef Salami