C'est dans un climat tendu et un contexte un peu particulier, marqué notamment par une violence verbale sans précédent de ses supporters, que le Mouloudia d'Oran a passé, sans trop d'encombres, l'écueil des amateurs du MCB Oued Sly pour se qualifier, à la faveur d'un but de la tête de Mohamed Tiaïba (62'), aux 1/16 de finale de la Coupe d'Algérie. Les quelques centaines d'irréductibles supporters hamraoua qui ont bravé le froid et le vent de cette fin d'après-midi brumeuse au stade Ahmed-Zabana n'ont pas fait le déplacement pour rien. Tour à tour, président, manager, secrétaire et joueurs ont été grossièrement pris à partie. Mais s'il y a bien un qui a "trusté", quatre-vingt-dix minutes durant, la grosse quote-part des insultes, c'était bien Toufik Bellahcène, le secrétaire général et homme à tout faire du président Baba. Ce qui s'est passé jeudi en fin de journée à El-Hamri n'est, en fait, que le concentré de toutes les discussions animées et informations difficilement vérifiables qui tiennent le haut du pavé de l'actualité mouloudéenne et qui placent Toufik Bellahcène dans la gueule du loup ! Tenu pour responsable de l'échec des négociations avec plusieurs joueurs ciblés durant ce mercato hivernal, en raison notamment de "sa boulimie en matière de commissions qu'il exige des éléments signataires", comme le laissent croire des indiscrétions émanant du vestiaire oranais, Bellahcène en a vraiment pris pour son grade à l'occasion de ce match de coupe. L'omniprésent secrétaire général a été tellement insulté et maltraité verbalement par les supporters présents qu'il n'a même pas eu le courage de sortir du banc pour annoncer au quatrième arbitre les changements souhaités par l'entraîneur Moez Bououkaz, se "blottissant'' même contre Haddou Moulay, autrement plus habitué à la pression du public, pour quitter le terrain et rejoindre les vestiaires. Un scénario cauchemardesque, en somme, pour le SG du MCO qui se sait, désormais, attendu et qu'il n'ignore point que, dorénavant, il ne pourra plus se cacher. Excellant, pour sa part, dans le "langage philosophie" à travers lequel il ne va jamais au fond des choses, par diplomatie certainement, l'entraîneur Moez Bououkaz ne haussera le ton, du reste, que lorsqu'il fallait "mettre le holà et refuser d'être gratuitement insulté". "Allah yahdihoum !", priait-il même pour ses bourreaux langagiers d'un soir. Quant à son avis sur ces histoires de commission à répétition, de recrutement défaillant, de secrétaire affublé de tous les noms et de tous les maux ou encore d'un président impuissant, le patron technique du MCO a préféré tout garder pour lui. Tout l'inverse du public d'El-Hamri et de la coulisse mouloudéenne où l'on se déchire à belles dents. Rachid BELARBI