C'est sans nul doute l'une des nouveautés dans la composante de l'exécutif partiellement remanié dont la liste a été rendue publique hier : pour la première fois dans l'histoire, un ministre délégué auprès du ministre de la défense nationale a été institué. Alors que beaucoup s'attendaient — un vœu, du reste, exprimé par la classe politique et les chancelleries occidentales mais que requièrent aussi les exigences de la globalisation — à la nomination d'un “civil” à la tête du ministre “ultrasensible” de la défense, le président de la république a préféré opter pour la création d'un ministère délégué tout en gardant le poste de ministre. Un poste qui peut donc hériter désormais, le cas échéant, des pouvoirs, concernant la défense dont dispose constitutionnellement le président de la république. La nomination de Abdelmalek Guenaïzia, un ancien officier supérieur de l'armée à la retraite, apparaît à bien des égards comme un “poste de compromis”, une espèce d'interface, entre la hiérarchie militaire et la présidence de la république. Ni Bouteflika n'aura la “haute main” sur la “grande muette” ni les militaires n'auront la “haute main” sur la présidence de la république. S'il permet cependant de faire de l'ombre au chef d'état-major de corps d'armée, ce nouveau poste vaut aussi pour le profil de son titulaire. De ses “affinités”, une donne fondamentale dans la décision, dépendront en grande partie les futurs rapports entre l'institution présidentielle et l'armée. Dans ce contexte, peu de choses filtrent de son itinéraire. Ayant rejoint l'ALN en 1958, Abdelmalek Guenaïzia, a occupé de nombreux postes dans la hiérarchie militaire. Il était pêle-mêle, chef de bataillon, chef de groupement, adjoint-chef de la IIe Région militaire sous Chadli Bendjedid, directeur central du matériel, commandant des forces aériennes et enfin chef d'état-major de l'armée. Remplacé par le général Lamari en 1993, Guenaïzia a occupé alors le poste d'ambassadeur à Berne en Suisse. Il était connu pour être un “ami” de Nezzar. K. K.