Créée en 2013 par quelques handicapés de la commune, dont le défunt Hakim Taleb, l'association Thafath, en dépit de son grand engagement et de ses intenses activités envers les handicapés de la commune de Souk El-Tenine, s'avoue incapable de répondre aux besoins multiformes de cette catégorie sociale particulière. En effet, l'apport en commodités matérielles adaptées aux infirmes, qui représente l'un des seuls réconforts que cette association a pu apporter aux handicapés nécessiteux, s'avère un effort très insuffisant qui n'a pu qu'atténuer un tant soit peu les attentes escomptées. Le nombre d'adhérents qui affluent vers cette association ne cesse d'augmenter pour nécessiter de plus amples moyens de prise en charge. "Des 180 handicapés recensés au niveau du service social de l'APC à nos débuts, nous en sommes actuellement à plus de 300 adhérents qui nous viennent même de la commune voisine de Mâatkas. Nous avons pu organiser des réceptions à l'occasion des journées nationale et mondiale des handicapés où nous avons distribué des fauteuils roulants, des matelas orthopédiques et anti-escarres, des cannes pour aveugles, etc, le tout offert par des bienfaiteurs et l'association française. D'un geste naît l'espoir. Ces actions n'ont touché que les cas les plus nécessiteux et cela reste insuffisant pour nos adhérents", nous confie à ce sujet M. Chabani, président de l'association Thafath, qui rappelle que "cela est d'autant plus vrai quand on sait que l'aide pécuniaire allouée est de 4000 DA pour les handicapés à 100% et de 3000 DA pour le reste". Du côté éducatif et soutien psychologique, le constat est aussi peu reluisant. L'association Thafath ne fonctionne, selon notre interlocuteur, que grâce à l'apport de quelques psychologues et orthophonistes de la région qui travaillent bénévolement et qui prennent en charge surtout les enfants sujets à des défauts de prononciation et à des troubles comportementaux. "Le nombre d'adhérents pris en charge de ce côté est très minime. Le reste est adressé au centre de rééducation de Boukhalfa, où, faut-il le mentionner, sur les 60 lits disponibles, la majorité est occupée par des handicapés issus de la région de Mâatkas", ajoute M. Chabani, qui confirme que, sur le plan des statistiques, la daïra de Mâatkas se classe en tête dans la wilaya de Tizi Ouzou en matière de recensement des handicapés. C'est ce qui fait que ce dernier plaide pour la réalisation d'un centre psychopédagogique au niveau local, surtout que le projet aurait été retenu mais il buterait actuellement sur l'absence d'assiette foncière. "Les autorités locales nous ont proposé une ancienne école primaire à Souk El-Khemis, et notre souhait est que cela se réalise le plus tôt possible, car c'est un vrai cri d'alarme que nous lançons", conclut le président de l'association Thafath. R. Achour