Bien que la situation ne soit pas du tout pandémique, l'heure est, cependant, à la vigilance au ministère de la Santé, puisque le dispositif spécifique de veille sanitaire a été réactivé. Plus fréquente en hiver, la grippe frappe fort cette saison. Le virus, à l'origine de cette grippe, a déjà fait deux morts. Les deux souffraient de complications survenues à la suite de la grippe saisonnière. L'information a été confirmée, hier, par Slim Belkacem, conseiller du ministre de la Santé chargé de la communication. La première victime est de sexe masculin, un homme décédé la semaine passée au CHU Lamine-Debaghine, ex-Maillot de Bab El-Oued. Lors de son admission, le patient décédé présentait, dit-on, un tableau de santé très critique, une fièvre élevée, des douleurs et une faiblesse, ce qui a, malheureusement, aggravé son cas. "Il avait des complications respiratoires aiguës, suite à la grippe saisonnière qui a entraîné sa mort." Le deuxième cas de décès confirmé par le département ministériel de Mokhtar Hasbellaoui est une parturiente âgée de 33 ans. Elle est décédée, avant-hier mardi, au CHU Nefissa-Hamoud, ex-Parnet à Hussein-Dey. La femme en question avait déjà perdu son bébé samedi dernier. La parturiente présentait un syndrome respiratoire très critique, ce qui a, assure-t-on, causé sa mort, étant donné que les femmes enceintes et malades chroniques sont, par définition, vulnérables. Plus loin, le ministère de la Santé a formellement infirmé l'information faisant état de grippe porcine en Algérie. "Ces deux décès en question n'ont aucun lien avec la grippe porcine qui a été décrite et amplifiée par les réseaux sociaux. Chez nous, il s'agit de grippe saisonnière. Le ministère écarte l'existence d'un quelconque cas de grippe porcine", précisera M. Belkacem. Classée maladie d'origine virale, la grippe n'a rien d'inhabituel et d'anormal. Le vaccin antigrippal est-il suffisant pour se prémunir contre ce virus ? Les médecins spécialistes précisent, à ce propos, que la grippe tue les personnes vulnérables, tels les enfants, les sujets âgés, les malades chroniques et les femmes enceintes, pour lesquelles la vaccination est vivement recommandée. Bien que la situation ne soit pas du tout pandémique, l'heure est, cependant, à la vigilance au ministère de la Santé puisque le dispositif spécifique de veille sanitaire a été réactivé pour faire face à une éventuelle propagation de la grippe, pour ne pas revivre, du coup, la pandémie de 2010. Des mesures préventives ont été prises bien avant, en mettant sur le marché les quantités de vaccins nécessaires et une campagne de vaccination a débuté dès le mois d'octobre. "L'Algérie a importé deux millions de doses de vaccins. Cette quantité mobilisée par le ministère de la Santé semble suffisante pour couvrir les besoins du pays. Le taux moyen d'utilisation de vaccins à travers les 48 wilayas du pays oscille entre 70 et 80%, soit 1,4 et 1,6 million de doses", rappellera le représentant du ministère de la Santé. Cependant, le ministère de la Santé n'exclut pas de lancer une nouvelle commande de vaccins qui devront être, dit-on, acheminés dans les délais, mais cela dépend de l'avis des experts. Ces derniers devront se réunir incessamment, et ce, pour étudier l'opportunité de commander de nouvelles quantités, puisque le pic d'utilisation du vaccin est attendu pour le mois prochain (février). Hanafi H.