L'Association générale des entrepreneurs algériens (Agea) a soumis au gouvernement pas moins de 12 propositions concernant le secteur du bâtiment, travaux publics et hydraulique (BTPH). Dans une lettre adressée au Premier ministre, l'AGEA estime que pour "mettre un terme ou du moins atténuer grandement la spéculation" sur le marché immobilier de la location, "il y a lieu d'encourager l'entreprise nationale à construire des habitations destinées pour 50% à la location et 50% à la vente". Le prix de la location, suggère l'AGEA, ne devrait pas dépasser le SNMG. Pour l'Association générale des entrepreneurs algériens, la réussite de cette formule dépendrait des facilitations d'accès au foncier accordées à l'entreprise nationale, "par un mécanisme d'acquisition auprès des walis via une structure mixte, Etat-Entreprise, chargée de manager ce dossier" et de faire sauter "tous les verrous qui viendraient à entraver sa réussite". L'organisation que préside Mouloud Kheloufi milite aussi pour que les études et les missions de conception et de suivi des projets de l'Etat soient confiés à des bureaux d'études techniques (BET) algériens, à travers des concours d'architecture ou de projets. "Ces BET algériens, dotés de ressources humaines et techniques d'une qualité mondiale, sont les seuls à même d'adapter leurs œuvres aux spécificités locales." Sur un autre plan, l'AGEA plaide pour la création de zones industrielles "exclusivement" dédiées au BTPH, au niveau des wilayas. "Ce qui permettra de regrouper les entreprises du BTPH et de disposer d'espaces pour leurs équipements et autres centrales à béton ou d'enrobé", argue l'organisation patronale. "Ce processus permettra aussi de cartographier facilement le secteur du BTPH", ajoute l'association. Cette dernière demande, également, l'annulation "pure et simple" de la short-list et le retour au code des marchés publics avec la préférence nationale de 25%.l'AGEA évoque les limites de la short-list prévue pour la réalisation du programme de logements. Sa suppression, estime l'organisation patronale, "permettra aux entreprises nationales de bénéficier des marchés publics pour leur survie vu la situation économique du pays". L'Association générale des entrepreneurs algériens propose la mise en place d'un observatoire national pour les petites et moyennes entreprises (PME/Pmi) et les très petites entreprises (TPE). "L'entreprise algérienne étant un patrimoine de l'Etat, ce dernier doit, de ce fait, la préserver et veiller à sa pérennité, en solutionnant ses problèmes et en lui assurant un plan de charge", estime l'Association patronale qui souhaite siéger "au niveau de chaque commission nationale et de wilaya, chargée des marchés et de l'investissement en rapport avec le BTPH, et accompagner ainsi les entreprises porteuses de projets". l'AGEA a, par ailleurs, évoqué l'idée d'un organisme, sous l'égide du wali, chargé du suivi de l'exécution des décisions des triparties. "Cet organisme de suivi, qui comprendra les représentants de la tripartite, se réunira de façon ordinaire une fois par mois", a précisé l'AGEA. Sur le plan du financement, l'Association générale des entrepreneurs algériens a émis des propositions concernant, notamment, le rôle des banques dans l'accompagnement des entreprises. L'organisation a évoqué la situation des paiements des situations et des factures des entreprises du BTPH. "À notre sens, le contrôleur financier devrait contrôler le marché avant sa signature et donner son aval quant au respect des dispositions financières et réglementaires. S'il venait à s'opposer, pour ne pas dire des situations et factures des entreprises du BTPH, il devra faire part de ses réserves, sous 48 heures, pour permettre à l'entreprise de les lever dans les plus brefs délais" et être payée, estime l'AGEA. Meziane Rabhi