"Notre principale revendication, contrairement à ce qui a été distillé par nos détracteurs, n'est pas le service civil, mais le statut général du résident", a précisé un membre du bureau collectif des résidents. Un peu plus de 3 000 blouses blanches ont battu le pavé, hier dimanche, à Constantine, pour faire entendre leur voix et exprimer leur solidarité avec leurs confrères victimes d'une répression sans précédent, mercredi dernier, à Alger. En effet, rassemblés derrière la bannière de tête "Les médecins résidents en grève", les manifestants (internes et externes en médecine, chirurgie dentaire et pharmacie), emmenés par les représentants du Collectif autonome des médecins résidents algériens (Camra) et du Syndicat national des enseignants chercheurs hospitalo-universitaires (Snechu), ont lancé leur "marche de la dignité" à 10h, à partir du CHU Ibn-Badis, où tous les services se sont retrouvés sans résidents pendant toute la matinée. Les marcheurs défilaient derrière des banderoles sur lesquelles on pouvait lire, entre autres slogans, "Respect, Dignité, Solidarité", ou encore "Grève, Changement, Amélioration", pour rejoindre la faculté de médecine située à l'autre bout de la ville. "Si nous acceptons ce qui est arrivé mercredi dernier à nos confrères, c'est devenir complices", nous dit l'un des manifestants. Et de poursuivre : "Ce n'est plus seulement l'affaire des médecins résidents, mais celle de tous, internes, externes, professeurs, maîtres assistants..." Un autre médecin résident du service de cardiologie va plus loin en affirmant que "ce n'est plus une question de revendication, ou de droits, mais c'est devenu une question d'honneur ; nous sommes là pour dire que le peuple n'est plus dupe, mais aussi pour affirmer au gouvernement que le médecin algérien mérite le respect, qu'on l'écoute et qu'on dialogue avec lui au lieu de le réprimer, car cela ne fait que rajouter à la médiocrité à un système de santé qui s'est effondré depuis des années". Par ailleurs, selon Abdelmoumen Hadiby, membre du bureau national du Camra : "Notre principale revendication, contrairement à ce qui a été distillé par nos détracteurs, n'est pas le service civil, mais le statut général du résident." Il explique : "Nous ignorons jusqu'à aujourd'hui si nous sommes étudiants ou fonctionnaires. Nous voulons un nouveau statut général et un statut juridique". Il va sans dire que les événements de mercredi dernier, où les médecins résidents ont, rappelons-le, été violemment réprimés par la police dans l'enceinte même du CHU Mustapha-Pacha, ont fait craindre le pire. Cependant, le dispositif sécuritaire mis en place au niveau de plusieurs points névralgiques de la périphérie a joué efficacement dans la dispersion des blouses blanches. En effet, l'on a pu constater une retenue des policiers confortés par les forces antiémeutes qui ont permis de contenir le mouvement sans heurts. Ces derniers, qui devaient rejoindre le centre-ville, ont été détournés vers Bab El-Kantara, non sans avoir provoqué jusqu'à 3 heures de bouchon. La circulation n'est revenue à la normale que vers 13h. Les médecins résidents, quant à eux, ont rejoint leurs postes respectifs vers 14h. LYNDA N.