Le Collectif autonome des médecins résidents algériens (Camra), avec la collaboration et le soutien des médecins généralistes nouvellement diplômés, des internes et des externes, a observé, jeudi, son second sit-in à l'hôpital Mustapha-Pacha. Pancartes en main, badges collés sur les blouses, les médecins étaient déterminés à faire entendre leur voix. Les médecins internes, externes, des médecins généralistes nouvellement diplômés et même les pharmaciens ont joint leur voix à celle de leurs confrères. “Tous unis”, “Service civil : hogra”, “La médecine m'a fatigué, l'administration m'a achevé”, ou “Médecins en colère”, pouvait-on lire lors sur les banderoles lors du rassemblement. Face au mutisme des autorités, les médecins résidents comptent radicaliser leur mouvement de contestation. Le principe d'une grève est déjà retenu. “C'est le second rassemblement, mais il n'y aura pas de troisième. Après la réunion avec les délégués nationaux, un préavis de grève a été déposé”, a assuré Mohamed Sahnoun, l'un des membres du Camra, tout en soulignant que le service minimum sera assuré. “Nous avons déposé notre plateforme de revendications auprès des autorités, à savoir le ministère de la Santé et celui de l'Enseignement supérieur. Pour le moment, nous n'avons, malheureusement, reçu aucune réponse”, a fait savoir M. Sahnoun. Les protestataires réclament l'abrogation du service civil obligatoire et la mise en place d'un plan de carrière en ouvrant des postes budgétaires et en facilitant les conditions de travail dans le Sud et les Hauts-Plateaux. “Nous sommes les seuls à être assujettis à cette obligation. Nous pensons que cette obligation est une injustice. Le service civil a prouvé son inefficacité. Il n'apporte aucune solution au déficit de médecins dans les régions reculées du pays”, a encore expliqué M. Sahnoun. Il a ajouté que “pour que le médecin puisse s'installer au Sud, il nous faut alors un projet de carrière avec des mesures incitatives”. Les blouses blanches ont, par ailleurs, demandé la révision du statut des médecins résidents. “L'actuel statut est flou. Nous sommes considérés à la fois comme étudiants et praticiens”, a ajouté le porte-parole. Selon le Dr Sahnoun, la révision du statut devrait assurer un droit syndical, des congés de maternité pour les résidentes et des primes de contagion et de risque. Pour leur part, les médecins généralistes, fraîchement diplômés, et les étudiants de la faculté de médecine d'Alger n'ont pas manqué de faire savoir leurs craintes quant à leur avenir. Ainsi, Imen Djidjli, déléguée des médecins internes demande “l'amélioration des conditions de travail, la revalorisation de la bourse des externes, la réévaluation de la rémunération de l'étudiant en stage interne, le bénéfice des primes de risque et de contagion et la suppression du service civil”. Le rassemblement a été, également, observé et au même moment à Annaba, Batna, Blida, Constantine, Oran, Sétif, Sidi Bel Abbès, Tizi Ouzou et Tlemcen.