La Turquie s'apprête à mener une nouvelle opération militaire à Afreen, une zone contrôlée par les Kurdes dans le nord frontalier de la Syrie, a rapporté la chaîne panarabe al-Mayadeen TV. Ankara prend ainsi le risque de provoquer un nouveau foyer d'instabilité dans ce pays ravagé par six ans de guerre fratricide. La même source a signalé que l'armée turque a mis en place plusieurs hôpitaux de bataille dans la zone frontalière turque de Kumlu, près de la province d'Idlib, dans le nord-ouest de la Syrie, dans le cadre des préparatifs de son opération contre Afreen, dans la campagne de la province septentrionale d'Alep. Quelque 15 000 soldats turcs se seraient rassemblés dans la zone de Kilis en Turquie pour participer à l'offensive. Pendant ce temps, l'armée de Bachar al-Assad accentuait hier la pression sur deux grands bastions rebelles, avec des frappes aériennes meurtrières dans le nord-ouest et une offensive pour sécuriser une base militaire stratégique près de Damas. Au moins 21 civils, dont huit enfants, ont péri dans des raids de l'armée syrienne, menés dimanche contre plusieurs localités de la province d'Idleb, dans le nord-ouest, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). Pour rappel, l'armée de Damas mène depuis le 25 décembre une offensive pour reconquérir le sud-est d'Idleb, seule province qui échappe entièrement à son contrôle et aujourd'hui dominée par Tahrir al-Cham, coalition terroriste formée par l'ex-branche d'Al-Qaïda. En prenant le sud-est d'Idleb, l'objectif pour le régime est de "sécuriser" une route qui relie Alep, deuxième ville du pays, à la capitale Damas, selon l'OSDH. Cette offensive intervient alors que le pouvoir de Bachar al-Assad contrôle aujourd'hui plus de la moitié du pays, multipliant les victoires face aux opposants dits modérés et aux terroristes grâce au soutien militaire de l'allié russe. Les raids aériens de dimanche ont permis la reconquête par les forces gouvernementales de la localité de Sinjar, qui se trouve à 14 kilomètres de l'aéroport militaire d'Abou-Douhour, leur prochaine cible, a indiqué l'OSDH. S'il est reconquis, cet aéroport deviendra la première base militaire aux mains du régime dans la province. R. I./Agences