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Condamner la liberté d'opinion pour bloquer la liberté d'entreprendre Blocage des équipements de Cevital et procès contre le porte-parole du Comité de soutien
Cette affaire a mis au grand jour l'état des valeurs de liberté, pour lesquelles, hier, nos martyrs se sont sacrifiés et qui, aujourd'hui, sont hélas bafouées : liberté de pensée, liberté d'opinion, liberté d'entreprendre et liberté économique. Nous avons appris avec stupéfaction la condamnation par la décision du tribunal correctionnel de Bgayet, le 2 janvier 2018, de M. Mourad Bouzidi, porte-parole de la coordination des comités de soutien, dans l'affaire qui oppose la direction du port de Bgayet et les travailleurs et citoyens concernés par le blocage des équipements industriels destinés à un investissement de Cevital. Je m'exprime en tant que membre de la famille Bouzidi, lorsque je dis ici, le chagrin que nous inflige cette condamnation d'un frère bienveillant, d'un père courageux et responsable, d'un enfant bercé par la vallée de la Soummam, d'un ami dont chacun connaît et discerne les valeurs humaines et des qualités exceptionnelles. Cette affaire a mis au grand jour l'état des valeurs de liberté, pour lesquelles, hier, nos martyrs se sont sacrifiés et qui, aujourd'hui, sont hélas bafouées : liberté de pensée, liberté d'opinion, liberté d'entreprendre et liberté économique. Les maux et les crises d'aujourd'hui, en particulier ceux qui frappent toute une région, une culture et une économie du fait du pouvoir central, ont souvent pour causes le refus de dialoguer, le rejet des questions démocratiques et légitimes et la révocation des causes justes d'hier et d'aujourd'hui, par une politique de deux poids, deux mesures dirigée contre la Kabylie. Malgré la probité de la revendication et la parfaite démonstration faite par des centaines de milliers de citoyens, de travailleurs, d'intellectuels, d'investisseurs et d'hommes et de femmes politiques en faveur de la cause, l'ingérence politicienne a pris le dessus. Mais quand la cause est juste et noble, elle ne manque jamais de produire, dans l'opinion des citoyennes et des citoyens, la réhabilitation immédiate d'un homme intègre, dont les qualités de sagesse, de respect et de dévouement au bien commun sont bien connues. À trop vouloir défendre ses privilèges, quitte à minorer les libertés des uns, le pouvoir central risque de plonger toute une région dans la fournaise. Il est dans la limitation des droits plutôt que dans le renforcement des valeurs. Sa "règle d'or" est d'être autoritaire, voire autoritariste, en apportant des restrictions discrétionnaires et excessives à la liberté d'opinion et à la liberté d'entreprendre. Cette absence de liberté nous a coûté et continue de nous coûter très cher : des projets futuristes bloqués par les autorités, comme le mégaprojet touristique prévu à El-Maghra (wilaya de Béjaïa), d'un montant de 1 milliard de dollars, ou le pôle de compétitivité de dimension mondiale "Cap Djinet" (Boumerdès) de 30 milliards de dollars, de Desertec, le projet éco-énergétique du millénaire, de grande envergure, qui devrait permettre à l'Algérie d'assurer 25% des besoins en électricité de l'Europe... Le génie et la vision futuriste de ces mégaprojets et des investissements de Cevital résident dans l'approche nouvelle et le partenariat gagnant-gagnant, selon la formule de la co-localisation grâce à laquelle on peut fabriquer, en Algérie, des composants intermédiaires industriels et des produits à forte valeur ajoutée. La colocalisation permet l'acquisition, sous le drapeau DZ, de marques de renommée mondiale et de leurs droits, laboratoires, brevets et réseaux d'expertise et de distribution. Un véritable accélérateur du développement local et de déploiement à l'international. Cevital est qualifié par le leader de l'information professionnelle (www.usinenouvelle.com) de "champion de la colocalisation". Si les "utopies réalistes" d'hier et d'aujourd'hui étaient concrétisées, alors l'Algérie aurait été autre que ce qu'elle est aujourd'hui, notamment dans le domaine économique. Elle aurait eu un autre destin que celui imposé depuis 1962 : elle aurait été le moteur de la rive sud de la Méditerranée, un modèle de développement économique et social, durable et équitable, de l'Afrique du Nord, un pays où l'action politique serait plus noble et plus saine. Un espace de liberté où toutes les opinions et idées s'expriment librement, où tous les conflis se résolvent pacifiquement, et non violemment ou dogmatiquement. Un territoire où la corruption, la fraude et le crime seraient bannis. Une zone économique où l'autosuffisance est condition sine qua non d'une indépendance et d'une souveraineté nationale. Aujourd'hui, il s'agit incontestablement d'inventer notre propre modèle de développement, beaucoup plus que de copier l'Occident, d'innover ou de rénover des modèle déjà caduques ailleurs. Inventer donc des idéaux, des pensées futuristes et une vision moderne qui vont servir de lumière et de chemin pour aller loin et monter plus haut, pour se projeter dans le futur, pour faire rupture à ce déclin, de plus en plus profond, rapide et programmé depuis des décennies, pour sortir de ce fatalisme auquel on se résigne comme si rien ne peut plus sauver et ramener la prospérité et le progrès à l'Algérien d'aujourd'hui. Une rupture, donc, pour créer un homme nouveau, en dehors du corpus de la pensée unique et de l'esprit cynique, loin les dogmes et des traditions archaïques et obscurantistes. Personne, plus que les travailleurs de Cevital, les futurs cadres et salariés de ces futurs projets et les familles concernées directement ou indirectement, n'est conscient de la nécessité et de l'urgence de débloquer le futur dès aujourd'hui. Ce déblocage sera possible par une politique patriotique et intelligente, qui va renforcer l'unité nationale, rassurer et donner confiance aux citoyennes et citoyens de Bgayet. Il faut donc une politique disruptive, intelligente, novatrice, une politique de progrès, de raffinement et de transformation, de la bougie à l'ampoule, de la cire d'abeille à l'électricité propre, de la Deuxième Guerre mondiale à la dialectique et sagesse de Mandela, de la formule de Newton à la théorie de la relativité d'Einstein, des tablettes d'argile de la Mésopotamie aux puces intelligentes de la Silicon Valley, du monde clos d'Aristote au monde infini de Kant. C'est cette même rupture qu'il faut opérer sur le plan écologique, industriel, économique, sociétal, politique et surtout sur le champ de l'humain et de la connaissance. K. B. Frère du porte-parole du Comité de soutien aux travailleurs de Cevital et aux investissements, condamné pour "diffamation".