Le porte-parole du comité a annoncé que "plusieurs actions seront entreprises en attendant la réponse du Premier ministre, Ahmed Ouyahia, à qui nous avons remis ce matin un dossier complet pour une demande d'intervention". Le comité de soutien aux travailleurs de Cevital et aux investissements économiques dans la wilaya de Béjaïa a annoncé, hier, à l'issue d'une réunion tenue à Alger, l'organisation, le 11 janvier prochain à Tizi Ouzou, d'une marche de grande envergure, intitulée "Un million de marcheurs de la dignité à Tizi Ouzou". Cette manifestation devra regrouper l'ensemble des comités de soutien locaux aux travailleurs de Cevital, des partis politiques, des comités de village, des associations, des personnalités nationales et des étudiants. La décision a été entérinée par l'ensemble des membres dudit comité, des députés, des représentants de la société civile, des enseignants et des syndicalistes venus en force, hier, à Alger, pour soutenir cette démarche, afin de dénoncer "un déni de justice" et mettre fin aux blocages auxquels fait face le groupe Cevital au port de Béjaïa. D'emblée, le président dudit comité, Kaci Sayad, a annoncé que "cette marche est annonciatrice d'une nouvelle démarche pour faire face au silence des pouvoirs publics (...) et mettre fin à l'acharnement des autorités portuaires de Béjaïa à l'encontre du groupe Cevital". Dans son intervention, Djamel Zenati, ancien cadre du Front des forces socialistes (FFS), a proposé la création d'autres comités de soutien, d'une coordination nationale, d'actions de proximité et de contacts avec les citoyens et un travail d'explication sur la justesse de la cause. "Cette mobilisation va au-delà des abus auxquels fait face le groupe Cevital et des agissements du P-DG du port de Béjaïa. C'est la seule solution pour arriver à la liberté d'initiative, d'entreprendre et d'investir en Algérie." Soutenant qu'une marche dans la wilaya de Tizi Ouzou "va drainer toutes les forces vives de la société", M. Zenati a indiqué qu'il était temps "d'impliquer les partis politiques, les personnalités et le mouvement associatif. Il y a déni de justice !" En ce sens, le porte-parole de cette instance, Mourad Bouzidi, a estimé que "le comité a gagné la sympathie de l'opinion sur la justesse de la cause. Le président du Rassemblement pour la culture et la démocratie, Mohcine Belabbas, Noureddine Boukrouh, M. Zenati, ici présent, des députés et plusieurs comités de soutien se sont joints à la démarche". Affirmant que le DG de l'Entreprise portuaire de Béjaïa (EPB) bloque le plus grand client de son entreprise, qui assure 90% des activités d'exportation et près de 45% du chiffre d'affaires de cette même entreprise, M. Bouzidi a rappelé que "le DG de ce port s'est même empressé, après l'incendie qui s'est déclenché au niveau de la raffinerie de sucre de Cevital, de parler de négligence alors que l'enquête venait à peine de commencer. Cela montre la volonté de ce responsable de maintenir ce blocage et de persister dans le sabotage !" Mettant l'accent sur la nécessité de réussir la marche programmée le 11 janvier prochain à Tizi Ouzou, M. Bouzidi a indiqué que "plusieurs actions seront entreprises en attendant la réponse du Premier ministre, Ahmed Ouyahia, à qui nous avons remis ce matin un dossier complet pour une demande d'intervention". Pour leur part, les différents comités présents, dont ceux d'Oran, de Béjaïa, de Blida et de Tizi Ouzou, au même titre que les personnalités syndicales et universitaires, ont plaidé pour "le maintien de la mobilisation et l'élargissement du débat aux universités algériennes. Aujourd'hui, aucune région d'Algérie n'est à l'abri d'un blocage d'investissement. Nous allons impliquer même les entrepreneurs, les investisseurs et les porteurs de projets viables, créateurs d'emplois et de richesses. Ça ne peut plus continuer !" Ces comités de wilaya comptent, très prochainement, s'atteler à la préparation de la marche du 11 janvier, pour, notamment, mettre en place la logistique, engager un débat pédagogique et sensibiliser l'opinion publique à adhérer à cette manifestation nationale. FARID BELGACEM