En dépit de l'appel de nombreuses associations et acteurs de la société civile, la foule n'était pas au rendez-vous avant-hier jeudi à Béjaïa, afin de protester contre l'interdiction par les autorités de la région de l'université d'été de la Laddh. Ils étaient un peu plus d'une centaine à répondre à l'appel à un rassemblement afin de dénoncer les atteintes aux libertés et à appeler à l'abrogation de la loi sur les réunions et manifestations publiques, comme noté sur les banderoles brandies par les manifestants. Après avoir observé un sit-in devant le siège de la wilaya, les protestataires ont rejoint la place Saïd Mekbel ; de nombreux intervenants ont pris la parole pour exiger des pouvoirs publics l'arrêt de la violation de la liberté de se réunir et de manifester. Très attendue, l'intervention de Me Hocine Zehouane a permis de lever le voile sur le plan juridique à propos des arguments mis en avant par le wali pour justifier son interdiction de l'université d'été de la Laddh. Se référant justement à la mise au point rendue publique par le wali, Me Hocine Zehouane, qui se présente comme juriste et avocat, dénie le droit à l'administration d'interdire une rencontre sous prétexte qu'il y a des litiges entre les organisateurs. «S'il y a des conflits internes à la ligue (Laddh ndlr), cela ne vous concerne pas», rappelle le juriste et avocat dans ce qui semble être une mise au point à l'adresse du wali de Béjaïa. L'intervenant ne manquera pas de faire part de sa détermination de reprendre le travail pour «la démolition de la loi sur les associations», selon ses propres termes. «C'est une loi scélérate faite pour tuer le mouvement associatif», a souligné Me Hocine Zehouane, alors que Said Salhi, le vice-président de la Laddh, a affiché pour sa part sa réprobation des restrictions des libertés et s'est exprimé en faveur du retour au régime déclaratif des réunions et manifestations publiques. «Le dispositif actuel est contraire au libre exercice des libertés publiques», a-t-il déclaré.