Le FLN a célébré, hier, la journée internationale de la presse en organisant une rencontre sur “l'expérience médiatique en Algérie” au Centre international de la presse (CIP). En présence du secrétaire général (SG) Abdelaziz Belkhadem, de son prédécesseur Boualem Benhamouda, des ministres du parti (Rachid Boukerzaza, Boudjemaâ Haïchour), des parlementaires, des membres de l'instance exécutive, les responsables du FLN se sont succédé à la tribune pour exprimer la conception de leur parti de ce qu'est la liberté d'expression en Algérie. Indiquant que “la liberté ne se donne pas, mais s'arrache”, Abdelaziz Belkhadem reconnaît que la liberté de ton de la presse nationale représente un acquis arraché de haute lutte : “les acquis de la presse n'auraient jamais été possibles si les journalistes ne se seraient pas battus”, a-t-il expliqué. “Vous ne vous êtes pas détournés de votre profession pendant la décennie noire même si son exercice était devenu très risqué”, a-t-il ajouté dans ce sens. Pour le patron du FLN, “des dizaines de martyrs de la presse ont payé de leur vie le droit d'informer”. “Leurs noms seront gravés dans la mémoire des générations futures”, précisera-t-il encore. Dans la conception du FLN, le journaliste ne doit pas être un “rédacteur ou une personne rapportant simplement l'information”, dira Belkhadem tout en martelant que “nous ne voulons pas une presse d'allégeance”. “Nous voulons les journalistes comme des porte-voix de la liberté, porteurs de l'opinion et de l'opinion contraire.” Cette liberté devra, ajoute-t-il cependant, être “entourée de l'éthique et de professionnalisme et ne pas toucher les constantes nationales et les symboles de l'Etat”. Indiquant comprendre “les difficultés et les pressions” que subissent les journalistes, Abdelaziz Belkhadem a néanmoins ignoré le cas de Mohamed Benchicou, le directeur du quotidien Le Matin emprisonné depuis plus d'une année et la pénalisation du délit de presse représentant une épée de Damoclès sur les professionnels du secteur. Promettant que le parti de la majorité soutiendra la presse, Belkhadem a également annoncé que “les textes de lois seront au côté des journalistes” sans toutefois préciser son propos. Intervenant de son côté, Boudjemaâ Haïchour, le désormais ex-ministre de la communication, a considéré que la presse nationale a “payé un lourd tribut pour son devoir d'informer”. Aux yeux de Haïchour, “en Algérie, nous avons fait de grands pas vers la liberté de la presse même si cette liberté a été marquée par des insuffisances liées au manque d'expérience des journalistes”. “Nous ne voulons pas d'une presse de pouvoir comme certaines parties le veulent, mais bien d'une presse professionnelle”, indiquera-t-il arguant que la presse algérienne a “acquis maintenant la maturité nécessaire”. Invité par le FLN, Abdou B., l'ancien directeur de l'ENTV, a expliqué en parlant du cas de Benchicou qu' “un journaliste en prison, ça la fout mal”. Pour lui-même, si dans les pays européens les journalistes sont souvent convoqués dans les tribunaux, il n'en demeure pas moins “qu'ils ne vont pas en prison”. Il expliquera que “les journalistes dans les pays européens ne vont pas en prison non pas parce qu'ils sont au-dessus des lois, mais parce qu'ils ont une éthique gérée par les journalistes eux-mêmes et non par les pouvoirs publics”. L'orateur se démarquera également de l'institution d'une loi sur l'information lui préférant une loi relative à la liberté de communication. Saïd Bouhedja, le chargé de communication au FLN, annoncera à la clôture des travaux de la rencontre la création d'un club de la presse du parti. “Ce club sera chargé d'organiser périodiquement des rencontres-débats avec des spécialistes sur les questions d'importance nationale et internationale.” N. M.