Les citoyens en colère se disent victimes de "pressions" et de "harcèlement" de la part de l'ENPI. Après le ministre de l'Habitat, de l'Urbanisme et de la Ville et le Premier ministre, c'est au tour du chef de l'Etat d'être sollicité par les souscripteurs à la formule du logement public promotionnel (LPP). Ainsi, dans une longue missive adressée au président de la République, dont une copie nous a été remise, ces citoyens réitèrent leurs revendications portant sur la révision des conditions d'éligibilité à cette formule. En effet, ces souscripteurs dénoncent en préambule le "leurre" de cette formule. "Nous vous informons, Monsieur le Président, que nous avons été leurrés et nous nous sommes retrouvés confrontés à des conditions insoutenables, contre notre gré, dans cette formule, sachant que nous n'avons pas la possibilité de souscrire à d'autres programmes de logement initiés par l'Etat", soutiennent ces requérants. S'agissant des revendications exprimées, elles consistent, selon eux, en la révision du prix du mètre carré à la baisse, tout en tenant compte des capacités financières de la grande majorité des souscripteurs, l'allègement des modalités de payement ; le calcul des échéanciers devrait être, selon eux, calculé en tenant compte de l'âge du parraineur et non du souscripteur, la prise en charge effective des cas de souscripteurs n'ayant pas eu leurs préaffections à ce jour, etc. Par la suite, ces souscripteurs soulignent qu'ils sont "victimes de faux jugements", tout en arguant le fait que, contrairement à ce que pense l'opinion publique, ils "ne roulent pas sur l'or". "C'est avec une grande amertume que nous subissons le faux jugement porté sur nous, cadres de la nation et fer de lance de l'économie de notre pays (...) Nous sommes bien loin d'être ou de devenir un jour des milliardaires, car étant pour la plus grande partie des salariés", font-ils savoir. Plus loin dans ledit document, ces citoyens en colère se disent victimes de "pressions" et de "harcèlement" de la part de l'ENPI (Entreprise nationale de promotion immobilière). "Il est à noter que ces derniers temps, nous subissons des pressions démesurées qui vont des mises en demeure aux harcèlements purs et simples de souscripteurs de la part de l'ENPI", dénoncent-ils, tout en insistant sur le fait que cet organisme pousserait selon eux certains souscripteurs à se désister. "Car, par suite à l'incapacité de souscripteurs à faire face financièrement aux conditions fixées par l'ENPI, bon nombre de souscripteurs se voient contraints, contre leur bonne volonté, à un désistement forcé et programmé du projet LPP par des administrateurs du programme LPP." Pis encore et selon les rédacteurs de cette missive, des souscriptions auraient fait l'objet d'une annulation "sans préavis ni motif justificatif". Ces "LPPistes", comment ils aiment à se faire appeler, se plaignent également de la piètre facture de leurs logements payés rubis sur l'ongle. "Beaucoup de souscripteurs ayant pris possession de leurs logements se plaignent énormément des insuffisances, malfaçons et non-respect des cahiers des charges qui ternissent les pseudo-logements haut standing qui ont fait l'objet de tant d'éloges par les pouvoirs publics", déplorent-ils. Enfin, ces souscripteurs indiquent que le ministre de l'Habitat au même titre que le directeur de l'ENPI, ont commis selon eux, "plusieurs impaires". "De fait, le ministère de l'Habitat et l'entreprise publique ENPI ont produit et accompli de nombreux impairs à la législation et réglementation, dès lors que des abus unilatéraux et discrétionnaires dans les décisions prises pénalisent lourdement les souscripteurs LPP", soulignent-ils. Et de conclure en s'en remettant "totalement" au premier magistrat du pays. "Nous vous exhortons à user de votre très haute autorité pour nous éviter d'être les laissés-pour-compte de l'effort qu'est en train de faire notre pays sous votre présidence, pour améliorer le niveau de vie de tous les concitoyens." RAMDANE BOURAHLA