La filière tomate industrielle a connu un rebond durant la campagne 2016-2017. Tous les indicateurs sont au vert. À commencer par la production de la tomate fraîche, évaluée à 12,17 millions de quintaux. Le rendement de ce produit a enregistré également une hausse pour atteindre 600 q/hectare (ha). Durant l'exercice précédent, les 21 conserveries recensées à travers le pays ont procédé à la transformation de 740 047 tonnes, soit l'équivalent de 125 700 tonnes de double concentré de tomates.Ces unités ont, selon les statistiques du ministère de l'Agriculture, du Développement rural et de la Pêche (MADRP), augmenté leurs capacités de transformation de 27 000 tonnes/jour en 2016 à 30 000 tonnes/jour en 2017. La superficie réservée à la production de ce légume avoisine les 20 000 hectares. Cette performance a contribué à la réduction des importations, notamment du triple concentré de tomates (TCT), de 60 471 tonnes en 2016 à 22 765 tonnes l'année dernière. Cette baisse des imports est essentiellement due à la hausse de la production nationale. Ce qui a favorisé la hausse des quantités du double concentré exportées de 5 777 tonnes en 2016 à 22 391 tonnes en 2017. Mieux, des opérateurs se sont engagés pour produire le TCT dans notre pays afin d'en réduire au maximum les importations. Néanmoins, les chiffres du MADRP affichent dans ce sens une disponibilité moyenne du concentré de tomates en Algérie entre 2012 et 2017 de 124 617 tonnes, soit 3 kg/habitant/an. L'amélioration de la productivité, le ministère l'explique par le recours au système économiseur d'eau, à savoir le "goutte-à-goutte", à l'utilisation des variétés de tomate hybride et l'usage des plants en motte. Outre l'introduction de la mécanisation de la culture (machines repiqueuses, récolteuses), le dispositif de soutien dont la prime de 4 DA/kg à la production est de 1,50 DA/kg à la transformation, constituent les autres facteurs qui ont contribué à la croissance de la filière. Cela dit, celle-ci a besoin d'une meilleure organisation en redynamisant davantage le conseil interprofessionnel. La filière nécessite, en effet, une coordination, une synergie entre les différents acteurs dont les producteurs, les transformateurs ainsi que l'administration pour plus d'efficience. Autrement dit, chaque intervenant doit réaliser des bénéfices pour peu qu'il assume sa part de responsabilité. Il est à noter que sur les 21 wilayas qui produisent de la tomate industrielle, 4 d'entre elles, en l'occurrence Annaba, El-Tarf, Skikda et Guelma, assurent à elles seules 79% de la production globale du pays. C'est dans cette région nord-est, d'ailleurs, qu'est implantée la majorité des usines de transformation. Lors de sa visite la semaine dernière dans les wilayas d'Annaba et d'El-Tarf, le ministre de l'Agriculture, Abdelkader Bouazghi, a rappelé la ferme volonté des pouvoirs publics d'aider, par des mesures concrètes, les producteurs de la tomate industrielle à travers le pays pour qu'ils puissent développer leurs activités. Ce soutien s'inscrit dans l'objectif, aujourd'hui, de réduire la facture d'importation des produits alimentaires en apportant une substitution par la production nationale. B. K.