Le mouvement Machrou Tounes a annoncé jeudi la fin de la solidarité qu'il a manifestée avec le gouvernement et le président tunisien Beji Caïd Essebsi, en se retirant du Pacte de Carthage, un document qui a été signé par plusieurs partis politiques, des syndicats des travailleurs, des patrons et autres organisations influentes en Tunisie, ont rapporté les médias locaux. Ce retrait marque la fin de ce qui ressemblait à un compromis devant éviter au pays de sombrer dans le chaos politique et économique, au lendemain des manifestations qu'a connues la Tunisie début janvier dénonçant la loi de finances 2018, qualifiée d'antisociale. Dans un communiqué publié jeudi, Machrou Tounes a demandé que le gouvernement soit changé "car le laisser sous sa forme actuelle est synonyme de la perpétuation de l'instabilité". "Le processus de l'accord de Carthage est devenu caduc et n'est plus en mesure de mettre en œuvre ce qui a été convenu", a indiqué le communiqué, saluant "les récents efforts déployés par le président de la République Béji Caïd Essebsi pour sauver ce processus", lit-on sur les sites d'information tunisiens. Pour rappel, le Document de Carthage a été adopté le 13 juillet 2016 et le retrait de Machrou Tounes pourrait en appeler d'autres, dans un contexte de crise sociale imputée à la mauvaise gestion du gouvernement et à la persistance de la corruption, de l'injustice sociale et des pratiques répressives héritées de l'ancien régime déchu de Ben Ali et qui semblent revenir en force ces derniers temps, ont dénoncé plusieurs partis et organisations de la société civile en Tunisie. L. M.