Initialement prévue fin décembre, la visite de Mike Pence, l'adjoint de Donald Trump, au Proche-Orient a débuté, hier, par l'Egypte, la Jordanie, et Israël qui multiplie les arrestations dans les territoires palestiniens. Les Palestiniens ne décolèrent pas contre la décision prise le 6 décembre dernier par Donald Trump de reconnaître al-Qods comme capitale d'Israël, et poursuivent leur protestation sur tous les plans. Alors que les politiques multiplient les actions pour trouver le moyen de sensibiliser la communauté internationale sur la nécessité de relancer le processus de paix par d'autres initiatives. Sur le terrain, les Palestiniens continuent à manifester leur colère dans tous les territoires occupés, comme cela a été le cas vendredi. Selon les informations rapportées par l'agence de presse Wafa, les forces d'occupation israéliennes ont arrêté 4 Palestiniens, après avoir pris d'assaut la localité de Yamoun à l'ouest de la ville de Jénine. Trois Palestiniens, dont un enfant, ont été blessés par balles en caoutchouc, lors des affrontements qui ont éclaté avec les forces israéliennes dans le village al-Lubban ash-Sharqiya, au sud de Naplouse, dans le nord de la Cisjordanie. Selon la même source, un enfant de 6 ans a été blessé aux yeux par une balle en caoutchouc au cours de cette opération, qui a vu les forces israéliennes attaquer les maisons des habitants avec des gaz lacrymogènes. Il y a lieu de signaler que 19 Palestiniens de différentes régions de la Cisjordanie occupée dont des enfants, ont été arrêtés au cours de la journée de jeudi. Le Club du prisonnier palestinien a précisé que 7 Palestiniens ont été arrêtés à Ramallah, 7 à Jérusalem dont des enfants, 2 à Hébron, 2 à Jénine, 1 à Qalqilya, 1 à Jéricho. Ainsi, Israël réprime tous azimuts dans l'espoir d'étouffer la colère des Palestiniens, en tablant sur le soutien américain au sein des instances internationales pour éviter les condamnations. D'ailleurs, pour justifier le maintien de la tournée de Mike Pence dans la région malgré le refus des responsables palestiniens de l'accueillir, Washington lie ce déplacement à sa sécurité intérieure. C'est du moins ce qu'a affirmé le porte-parole du vice-président US en évoquant cette visite : "Les rencontres du vice-président avec les dirigeants d'Egypte, de Jordanie et d'Israël font partie intégrante de la sécurité nationale de l'Amérique". Il n'en demeure pas moins que la toile de fond de cette tournée reste avant tout l'annonce américaine sur al-Qods, qui a provoqué un tollé général dans la région, et la colère des Palestiniens. Le statut d'al-Qods est l'une des pierres d'achoppement du processus de paix avec Israël, au point mort depuis 2014. Les relations entre Washington et les Palestiniens ont encore été aggravées par la décision des Etats-Unis, cette semaine, de geler plus de la moitié de leurs versements prévus à l'agence de l'ONU pour les réfugiés de Palestine (UNRWA). Elle concerne une grande partie des plus de 5 millions de Palestiniens enregistrés comme réfugiés dans les Territoires palestiniens, en Jordanie, au Liban ou en Syrie. Merzak Tigrine