La grève illimitée entamée par les enseignants affiliés à la Coordination nationale autonome du personnel enseignant du secteur ternaire de l'éducation (Cnapeste) de la wilaya de Béjaïa, depuis mardi dernier, n'a pas manqué de faire réagir la Fédération des associations des parents d'élèves (Fape) de Béjaïa. En effet, cette organisation des parents d'élèves a organisé, hier, à 10h, un rassemblement de ses adhérents devant le siège de la wilaya afin d'"exiger l'application stricte des lois relatives aux droits des enfants pour l'éducation, l'arrêt immédiat de la grève et le retour inconditionnel de nos enfants aux études et mettre tous les moyens nécessaires au profit des élèves afin de récupérer le retard accumulé". Une action décidée par la Fape de la wilaya de Béjaïa à l'issue de sa réunion extraordinaire, tenue le 17 janvier dernier, après avoir relevé "l'incapacité des pouvoirs publics à soustraire nos enfants de la prise d'otage constituée de parties irresponsables jouant avec leur avenir". Ainsi, ils étaient des dizaines de parents d'élèves à avoir répondu à l'appel de leur fédération à ce rassemblement d'hier. "Grève répétée, administration passive, enfants traumatisés et parents inquiets, Non au dérapage de l'éducation, rendez aux enfants leur droit à l'éducation, l'éducation n'est pas une promotion mais une mission et école de qualité égale nation forte", sont autant de slogans écrits sur des banderoles arborées par les parents d'élèves manifestant devant le siège de la wilaya. Avant la prise de parole, le président de la fédération de ladite organisation et un membre du bureau ont été reçus par le SG de la wilaya. "Nous avons été reçus par le SG de wilaya à qui nous avons fait part de notre inquiétude face à cette grève qui joue avec l'avenir de nos enfants", a-t-il déclaré à sa sortie de la wilaya, Touazi Djoudi, président de la Fape, à l'assistance manifestante. Dans son intervention, l'orateur soutient que le droit à l'éducation de leurs enfants est bafoué. "Nous sommes ici pour exprimer notre colère et dire qu'on ne veut pas que nos enfants aient un avenir obscur. Il est de notre devoir en tant que parents de les protéger pour qu'ils étudient dans la sérénité et nous interpellons tous les responsables de tourner leurs regards vers ces enfants", ajoute M. Touazi. À ce titre, une lettre de la Fape, adressée au wali de Béjaïa, est lue par M. Touazi avant de la lui transmettre. Une lettre dans laquelle l'organisation se déclare "consternée par la reprise de la grève illimitée". "Ces enfants sont innocents et sont le maillon faible de la société, ils ne sont pas la source des problèmes survenus au niveau de l'éducation de Béjaïa (...). Ils ont des droits inscrits, en premier lieu, dans la Constitution de la République algérienne. L'Algérie a ratifié toutes les conventions internationales relatives à la protection des droits des enfants dont les droits à l'éducation, à la sécurité, à la santé, à la nourriture, etc.", lit-on dans cette lettre de la FAPE avant d'"interpeller les responsables de ce pays" et de leur "demander de protéger les enfants". La Fape se déclare, toujours dans sa lettre, qu'elle "ne se taira pas si l'école continue dans cette galère et si nos enfants en sont les victimes". Néanmoins, elle se dit prête à "collaborer et à travailler avec les responsables, particulièrement ceux de l'éducation, dans l'objectif d'améliorer les conditions sociopédagogiques de nos enfants à l'école". En somme, le premier responsable de la Fape a annoncé une réunion de sa fédération pour demain, mardi, afin d'évaluer son action et tracer d'autres actions de rue si "cette situation perdure". L. OUBIRA