Les médecins résidents des 12 CHU des wilayas du nord du pays se sont donné le mot pour se joindre au rassemblement prévu à l'hôpital Mustapha-Pacha pour réitérer leurs doléances socioprofessionnelles. Les médecins résidents, violemment matraqués le 3 janvier dernier à Alger, ne décolèrent pas. Ils organisent ce matin dans l'enceinte du CHU Mustapha-Pacha un grand rassemblement pacifique de protestation pour dénoncer, indiquent-ils, l'indifférence et la fuite en avant du ministère de la Santé. Le nouveau sit-in se veut une autre démonstration de force du Collectif autonome des médecins résidents algériens (Camra). "Mardi (aujourd'hui, ndlr), ce sera un autre jour de protestation pacifique à l'intérieur du mythique hôpital Mustapha. Ce sit-in est, en fait, une réponse sèche au ministère de tutelle quant à l'état de santé de notre mouvement. Ce sit-in donnera encore un nouveau souffle au mouvement de protestation qui approche de son troisième mois. J'assure le ministre que notre détermination est inébranlable. La fuite en avant des pouvoirs publics est une autre source de mobilisation des résidents. Rien n'arrêtera cette grève, sauf un engagement écrit noir sur blanc par le ministère de la Santé", dénoncera le Dr Belhi chargé de la communication au Camra. Les résidents viendront en force des 12 CHU des wilayas du nord du pays, pour réitérer leurs doléances socioprofessionnelles. "Ce rassemblement se tiendra toute la journée de mardi. Les 15 000 résidents resteront mobilisés sur les lieux jusqu'à mercredi matin. Le jour de la tenue d'une nouvelle réunion du comité pluridisciplinaire. Un sit-in ouvert et non-stop. Tout sera décidé à l'issue de la réunion de ce mercredi avec le ministre Hasbellaoui. Pour nous, c'est une réunion cruciale. Elle sera consacrée au dossier du service civil", précisera, pour sa part, le Dr Taïleb. En effet, les délégués du Collectif autonome des médecins résidents algériens iront, demain, mercredi, à la deuxième réunion du comité intersectoriel, sans espérer obtenir quelque chose de concret au vu des discussions tenues dimanche dernier. Les 12 délégués du Camra sont sortis, dit-on, de la première réunion, déçus. C'est le retour à la case départ. "Il est inconcevable de venir à une réunion de négociations sans s'informer, au préalable, de la teneur des doléances des protestataires. Nous avons passé quatre heures à répéter nos doléances. Des membres du comité, des syndicats et autres représentants des ministères concernés par notre dossier nous ont dit qu'ils ignoraient nos doléances, alors que notre cause fait toujours les unes des journaux depuis le 14 novembre 2017. Pour nous, c'est clair, ils sont venus juste pour tenter de casser le mouvement", peste le représentant du Camra. Plus loin, les médecins résidents tiennent à remettre les pendules à l'heure quant à la composante de ce comité intersectoriel dans lequel siègent même des syndicats qui ne sont pas les bienvenus pour le Camra. "Nous précisons à M. le ministre qui copréside ce comité pluridisciplinaire, que nous n'avons besoin ni d'intermédiaires et encore moins d'avocats pour défendre notre cause. Le collectif est capable de dialoguer et de négocier avec les membres des ministères concernés par notre dossier." Convaincus de la justesse de leur cause, les futurs spécialistes rappellent, enfin, que les revendications exprimées renseignent bien sur le mal profond qui ronge le secteur de la santé en Algérie. Hanafi H.