Une action de protestation d'envergure nationale est en cours de préparation. Le type d'action, le lieu et la date seront connus à l'issue de la réunion des représentants des protestataires, prévue pour demain. Les médecins résidents ont levé, provisoirement, le sit-in qu'ils observent depuis quelques jours à l'intérieur de l'hôpital Mustapha-Pacha, sans pour autant abandonner leur mot d'ordre de grève qui dure depuis le 14 novembre dernier. Au contraire, ils ont passé la vitesse supérieure, en décidant de durcir leur mouvement. Ils préparent ainsi une action de protestation d'envergure nationale au courant de cette semaine. Le type d'action, le lieu et la date seront annoncés ultérieurement par le bureau national du Collectif autonome des médecins résidents algérien qui se réunira demain dimanche. Dans un communiqué rendu public, le collectif rappelle que les blouses blanches "ne baisseront jamais les bras et sont déterminées à aller jusqu'au bout de leur mouvement". À en croire le porte-parole, le Dr Taïleb, les futurs spécialistes ne sont nullement affectés par "les atermoiements" du ministère de la Santé qui persiste, dit-on, dans ses manœuvres et sa fuite en avant. "Le retour en arrière est inenvisageable, le changement est inévitable, les résidents ne s'arrêteront pas", martèle-t-elle. Tel est le nouveau mot d'ordre adopté par le Camra, après que le tribunal administratif de Bir-Mourad-Raïs eut déclaré la grève illégale. C'est dire que les futurs spécialistes sont décidés à maintenir la pression sur la tutelle. Les 15 000 médecins résidents poursuivront le débrayage et le boycott des examens du DEMS (diplôme d'études médicales spécialisées) session janvier 2018, jusqu'à satisfaction totale de leurs revendications. Ils demandent des solutions urgentes à leurs préoccupations, à savoir la réforme du service civil, la dispense du Service national pour les médecins âgés de plus de 30 ans, la promulgation du statut de médecins résidents et une formation de qualité. "La fuite en avant du ministère de la Santé et cette décision du tribunal de déclarer la grève illégale ne font qu'affermir la résolution des résidents à poursuivre leur mobilisation sur le terrain. Le double jeu du ministère de la Santé est mis à nu. Tout un chacun a saisi les stratagèmes de la tutelle. Le ministère a voulu d'abord nous intimider, en nous invitant en même temps à un dialogue stérile et ensuite nous discréditer aux yeux de l'opinion nationale. Alors je rassure M. le ministre que notre mouvement se poursuivra jusqu'au bout et finira, sans aucun doute, par triompher parce que nous plaidons pour une cause juste", a estimé le Dr Taïleb. Le porte-parole du Camra est revenu sur la réunion de mercredi dernier qui a duré 9 heures. "Il faut savoir que la séance de mercredi dernier était programmée dans l'espoir d'impressionner les résidents et de démoraliser notre corporation puisqu'au même moment la justice a statué en référé sur la plainte déposée par le ministère de la Santé, en se prononçant sur l'illégalité de notre action 75 jours après. Les manœuvres du ministère n'auront jamais raison de notre mobilisation qui est toujours intacte. Notre solidarité s'est encore renforcée. Les résidents n'excluent aucune action susceptible de faire aboutir notre cause." En attendant, le ministère de la Santé se confine dans un silence incompréhensible. Hanafi H.