Sonatrach sera autorisée à négocier des cessions de parts. "Sur autorisation du ministre de l'Energie, Mustapha Guitouni, Sonatrach est désormais autorisée à négocier des cessions de ses parts ou carrément un changement de contrôle de certaines entités en Algérie." C'est l'annonce faite, hier, par le vice-président de la production et de l'exploitation de Sonatrach, Salah Mekmouche. Invité de l'émission "L'invité de la rédaction" de la radio Chaîne III, Salah Mekmouche a indiqué que cette mesure a été décidée par souci d'attractivité. En effet, selon lui, outre les partenaires traditionnels, il y a des partenaires qui ne sont pas encore en Algérie qui s'expriment et qui veulent venir en Algérie, mais avant de venir, ils évoquent certains critères d'accessibilité au marché, notamment économiques, qu'ils mettent sur la table. Cette déclaration du vice-président de la production et de l'exploitation de Sonatrach risque de faire grincer des dents d'autant qu'elle intervient dans un contexte de débat houleux sur la privatisation des entreprises publiques. D'aucuns se demanderont si l'Etat algérien ne renonce pas à la règle de l'investissement 51/49 ? Certes, le caractère stratégique de Sonatrach est, à maintes reprises, réaffirmé par les pouvoirs publics et une privatisation de Sonatrach ou de ses filiales n'est pas à l'ordre du jour, mais cette mesure gagnerait à être plus expliquée pour lever toutes les incompréhensions. Des explications plus que nécessaires puisqu'on s'apprête à revoir toute la législation sur les hydrocarbures. D'ailleurs, l'invité de la Chaîne III est revenu sur cette révision en déclarant qu'elle "s'imposait". Beaucoup de pays méditerranéens et d'ailleurs ont pratiquement modifié leurs lois pour attirer le maximum d'investisseurs, a expliqué Salah Mekmouche, qui a ajouté que "l'Algérie n'est pas en reste et nous avons vu que la loi actuelle est un peu restrictive pour les partenaires, puisque c'est un peu l'avis des partenaires qui a été donné et on en a tenu compte". Sur un autre registre, l'invité de la Chaîne III a souligné que le plan de développement actuel, basé sur 5 années et qui a été approuvé par les organes sociaux, tourne autour de 56 milliards de dollars dont les deux tiers sont consacrés à l'exploration et à la production. Il a précisé que la partie exploration est basée sur les nouvelles technologies et l'acquisition sismique essentiellement pour couvrir tout le territoire national, même celui qui a déjà été couvert. Ce plan vise à financer, chaque année, le forage d'une centaine de puits d'exploration et de 250 autres de développement. Certes, depuis quelques années, l'exploration est faite essentiellement par Sonatrach en efforts propres, donc tout l'effort d'exploration est soutenu à 100% par Sonatrach, mais, explique-t-il, "la trésorerie de Sonatrach supportera tout l'investissement qui est consenti, et l'investissement en partenariat qui est recherché, c'est l'investissement surtout dans la pétrochimie". D'ailleurs, à propos de la pétrochimie, il a annoncé que cette année, il y aura au moins deux contrats en pétrochimie qui seront signés avec des partenaires. Leurs études de faisabilité sont en fin de phase. Concernant les réserves du pays, Salah Mekmouche a indiqué : "On connaît très bien nos réserves et on connaît les réserves ou ressources non encore exploitées." Dans le détail, il a ajouté : "Elles ont toujours été les mêmes depuis 12 ans. Depuis 2005, on est sur le même niveau de réserves. Soit 4 milliards de TEP. Ce qui veut dire qu'on a maintenu le niveau de réserves d'une manière constante. Il y a aussi les ressources qui ne sont pas encore exploitées et dont on connaît l'emplacement. On parle de plus de 450 TCF de gaz et de 300 milliards de barils à extraire. On ne parle ici que de réserves conventionnelles." Saïd Smati