Près de 3000 étudiants de l'ENS ont marché hier à Constantine, défiant l'imposant dispositif sécuritaire mis en place pour les en dissuader. Les normaliens ont réussi à paralyser complètement la circulation automobile au centre-ville de Constantine pendant près de trois heures. La situation a même failli dégénérer lorsque les protestataires ont tenté de forcer le barrage des brigades antiémeutes pour porter leur manifestation devant le cabinet du wali encadré d'un impressionnant renfort des forces de l'ordre. Innovant à l'occasion de chaque mouvement de protestation, ils ont réussi une autre fois à déjouer l'étau sécuritaire mis en place. En effet, les policiers qui pensaient maitriser la procession des étudiant qui s'est ébranler à partir de la place de la pyramide via l'avenue Abane Ramdane ont été surpris par la ruée soudaine da la marée humaine vers la rue Bouderbala (ex Petit) donnant accès au boulevard Belouizdad (Saint Jean) qui n'était pas barricader. Les services de l'ordre qui ont vraisemblablement reçu l'ordre de n'intervenir ni de faire usage de la force sous aucun prétexte ont tenté à maintes reprises de négocier une issue rapide au blocage quasi-total de la ville, imposé par les marcheurs qui ont tempéré le rythme de leur cortège, marqué par des haltes récurrentes de plusieurs minutes. De retour au point de départ, place de la pyramide en l'occurrence, ils hausseront davantage le ton en s'en prenant ouvertement dans leurs slogans aux ministre de l'enseignement supérieur et de l'éducation nationale. « Nouria dégage » n'ont-ils cesser de répéter en tentant de forcer le barrage pour accéder à la station du tramway mitoyenne du cabinet du wali. Des empoignades s'en suivront, provoquant la blessure d'un étudiant qui n'abdiquera, visage ensanglanté, que difficilement. Une étudiante s'est évanouie au cœur de la mêlée et là, les agents des services de l'ordre pêcheront par excès de zèle en empêchant ses camarades de la secourir. Elle sera finalement évacuée par les éléments de la protection civile. Pour rappel, les normaliens qui sont en grève depuis le début de l'année universitaire, exigent du ministère de l'Education nationale, le respect du contrat d'engagement liant ce dernier aux diplômés de l'école, notamment son article 4 qui stipule leur recrutement dans les wilayas de leur résidence, dès la fin de leur cursus. Ils revendiquent également l'application des articles 56 et 71 du décret exécutif 315-08 du 11 octobre 2008 portant statut particulier des fonctionnaires appartenant aux corps spécifiques de l'éducation nationale qui offre la priorité du recrutement aux sortants de l'ENS aux postes de professeurs de l'enseignement moyen ou de l'enseignement secondaire selon le cycle de formation. Aussi refusent-ils l'option de la plateforme numérique dans les recrutements. Kamel GHIMOUZE Pour la Rédaction Digitale de "Liberté" (#RDL)