La durée du traitement est estimée, en moyenne, à une année. Seul bémol, les soins du cancer de la thyroïde ne sont pas disponibles dans plusieurs régions du pays. Plus de 1 500 nouveaux cas de cancer de la thyroïde ont été enregistrés au courant de l'année 2017 au centre Pierre-et-Marie-Curie (CPMC) d'Alger. C'est ce qu'a révélé hier, à l'occasion d'une journée d'étude sur cette pathologie, le Pr. Safia Mimouni, chef du service d'endocrinologie et de maladies métabolique du Cpmc, soulignant que ce type de cancer arrive en troisième position chez la femme, derrière le cancer du sein et le cancer colorectal. Le cancer de la thyroïde étant, indique-t-elle, trois fois plus fréquent chez les femmes par rapport aux hommes. "Nous avons enregistré exactement 1 575 nouveaux cas, en 2017, au niveau de notre service", a précisé le professeur, selon qui la prise en charge de la thyroïde reste, néanmoins, "relativement correcte" et les chances de rémission restent, rassure-t-elle, de loin plus élevées par rapport au autres types de cancer. Elle révèle, à ce titre, que quelque 7 000 personnes atteintes de cette pathologie ont été, auparavant, soignées et complètement guéries. La durée du traitement est, selon le professeur, estimée, en moyenne, à une année. Seul bémol, déplore le Pr Mimouni, les soins du cancer de la thyroïde ne sont pas disponibles dans plusieurs régions du pays. Ce qui fait que la grande majorité des patients converge vers son service au Cpmc. L'ampleur qu'a prise cette maladie, longtemps "sous-estimée", interpelle, néanmoins, les responsables du Plan national contre le cancer (PNC 2015-2019), à leur tête le professeur Messaoud Zitouni, qui promet, in situ, d'intégrer désormais cette pathologie dans ce plan qu'il coordonne. "Il est vrai que le cancer de la thyroïde n'était pas au départ intégré dans notre plan, mais au vu de l'ampleur de cette maladie, nous avons vite compris qu'il fallait le faire en vue d'améliorer la prise en charge des personnes atteintes. Désormais, nous devons réserver la place qu'il faut dans notre plan pour cette maladie", s'engage le Pr Zitouni, qui précise que le cancer de la thyroïde est classé en cinquième position, en termes d'incidence, après le cancer du sein qui vient en première position, avec 12 nouveaux cas par an, suivi du cancer colorectal (6 500 cas), du cancer du poumon (6 000 nouveaux cas) et du cancer de l'utérus. Le nombre global des cancéreux en Algérie, indique le professeur, s'élève actuellement à 45 000 et risque d'atteindre les 70 000 cas vers 2025. Ces statiques sont permises grâce à l'établissement du réseau national des registres des cancéreux, trois ans après la mise en œuvre du PNC (2015-2019). Le Pr Zitouni ne manque pas l'occasion de saluer, ainsi, les efforts consentis jusque-là dans le cadre de ce plan dont l'objectif principal, rappelle-t-il, est de réduire le taux de mortalité des cancéreux en Algérie de "10% d'ici à 2019". Ce taux serait "réalisable", selon le Pr Zitouni qui se fie au bilan, non exhaustif soit-il, des trois premières années du Plan de lutte contre le cancer. Mettant en avant certains progrès permis grâce à ce plan à l'instar de l'ouverture de plusieurs services de radiothérapie, M. Zitouni qualifie les résultats du PNC de "positifs". Farid Abdeladim