La compagnie nationale des hydrocarbures, Sonatrach, a enregistré des indices "très positifs" concernant une nouvelle découverte d'hydrocarbures au Niger. L'annonce a été faite, lundi à Hassi-Messaoud, par le président-directeur général du groupe, Abdelmoumen Ould Kaddour. Même si, pour l'instant, ce n'est pas encore une découverte économique, les prémices et les indices sont très positifs, a indiqué Abdelmoumen Ould Kaddour qui précise qu'il faut toute une phase d'évaluation. "L'entreprise est en train de préparer son futur pour savoir où il est possible d'aller dans 10 ou 15 ans", a soutenu le P-DG de Sonatrach, s'inscrivant ainsi en droite ligne de la stratégie assignée à Sonatrach de se redéployer à l'international. Il n'est un secret pour personne qu'Ould Kaddour veut relancer le développement de Sonatrach à l'international. Cet axe de développement est prévu par la stratégie de Sonatrach à l'horizon 2030, avait rappelé récemment le P-DG. Sonatrach veut se positionner en Afrique à travers notamment des contrats signés avec le Niger mais aussi avec la Libye où, même si la situation sécuritaire ne permet pas encore un retour de Sonatrach, des discussions sont en cours pour définir les contours des projets que les deux parties veulent engager ensemble. En Irak, plusieurs opportunités se présentent à la compagnie Sonatrach, dont la possibilité d'exploiter des gisements pétroliers dans ce pays à fort potentiel d'hydrocarbures. En janvier dernier, le ministre de l'Energie, Mustapha Guitouni, qui effectuait une visite de deux jours dans la capitale irakienne, avait signé avec son homologue irakien un accord préliminaire pour la création de joint-ventures entre Sonatrach et les compagnies irakiennes de gaz naturel. Sonatrach avait également proposé de commercialiser des produits irakiens via sa filiale de trading à Londres, Sonatrach Petroleum Corporation. Il y a quelques semaines des informations, confirmées par le ministre de l'Energie, faisaient état de l'intérêt de Sonatrach pour l'acquisition d'une raffinerie en Italie. Le développement de Sonatrach à l'international n'est pas, en soi, une nouveauté dans la stratégie du groupe. En 2008, le groupe avait établi un plan jusqu'à 2015 qui s'est fixé l'objectif d'assurer 30% de son chiffre d'affaires à travers l'international, que ce soit par la production, l'exploration, mais aussi la commercialisation. Pour ce faire Sonatrach pouvait compter sur sa filiale Sipex, présente dans quelques pays du Sahel et en Afrique du Nord. Elle avait entamé le travail sur des blocs d'exploration au Mali, au Niger, en Mauritanie et en Libye. Par ailleurs, Sonatrach est devenue actionnaire à 49% dans l'usine PropanChem avec BASF à Tarragone et détenait 10% des parts dans le terminal de regazéification de GNL Reganosa à Murdos en Galice (Espagne) en plus de sa présence en Amérique latine, au Pérou précisément. Mais cet objectif d'assurer 30% de son chiffre d'affaires à travers l'international avait été contrarié par le marasme qu'avait vécu la compagnie, à partir de 2010, avec les nombreux scandales et la valse des P-DG. Nul doute que le développement de Sonatrach à l'international reste un objectif important. Mais un objectif qui a nécessité, pour être atteint, des capitaux et de l'expertise. Saïd Smati