«Les portes de mon département ont toujours été ouvertes au dialogue, mais il m'est impossible de rencontrer le Cnapeste tant qu'il n'a pas suspendu son mouvement de grève», a déclaré hier, à Alger, la ministre de l'Education nationale, Nouria Benghabrit qui semble camper sur sa décision. Après une année d'accalmie, la ministre de l'Education nationale se retrouve à nouveau face au fantôme de la grève. Dans un entretien accordé, hier, au site électronique Tsa, Nouria Benghabrit a expliqué que la démarche du Cnapeste est «illégale». Dans ce sens, elle a rappelé qu'elle avait accepté de rencontrer l'Imam Ali Aya et l'avocat Nadjib Bitam, avant-hier matin, comme médiateurs dans le conflit, comme elle a rencontré déjà «des chefs ou membres des groupes parlementaires dont ceux de TAJ, MPA, FLN, RND, FFS, avec le président de l'Apw de Bejaïa.» «Je les ai reçu tous à leur demande et c'est mon devoir de le faire». Evidemment, a souligné la ministre, «je leur ai exprimé toute ma reconnaissance pour leur initiative et pour être venus entendre la première responsable du secteur pour mieux comprendre la situation». «Ce mardi, j'ai eu un entretien avec des personnalités religieuse et juridique». À leur proposition de se constituer en tant que médiateurs, «ma réponse a été claire». La justice a tranché sur le caractère illégal de la grève illimitée. «L'entrevue a duré trois heures parce que j'ai dû revenir sur les origines de ce mouvement et rappeler que le dialogue a toujours été et fait partie du principe de gouvernance au niveau de mon ministère». Il est à noter que la ministre avait convenu de rencontrer le Cnapeste, dimanche, si ce dernier suspend son mouvement de grève. Chose qui n'a pas été respectée par le syndicat, alors la ministre a expliqué, dans cette situation, «la justice a tranché sur le caractère illégal de la grève illimitée. «Il n'était pas question pour moi de rencontrer le Cnapeste, tant qu'ils n'auront pas suspendu la grève et repris le travail», a-t-elle expliqué. Par rapport à ce qui a été dit au sujet de la rencontre de Benghabrit avec les deux médiateurs et avoir accepté leur initiative, elle a infirmé, «je ne vois pas pourquoi, j'aurai à changer d'avis puisque au-delà de ma personne, il y a un Etat. J'ai attiré l'attention de mes interlocuteurs sur les visées de cette organisation syndicale qui mènent ses adhérents à l'aventure en sachant pertinemment les risques encourus au regard de la loi». «Vous savez que 581 enseignants ont été définitivement radiés de la fonction publique». Néanmoins, la ministre a regretté le fait qu'ils y aient des enseignants «qui font grève et qui ne savent pas pourquoi ils sont en train de la faire car ils sont désinformés». «Ils vont se retrouver radiés s'ils continuent leur action syndicale car nul n'est censé ignorer la loi». Décisive dans ses déclarations, Benghabrit a affirmé «il n'y a pas de retour en arrière. Pour les autres enseignants en grève, certains ont reçu aujourd'hui, la deuxième mise en demeure. Après la seconde mise en demeure, c'est la radiation qui les attend à partir de dimanche». Toujours intransigeante, la ministre a signalé, «nous continuerons à appliquer la loi. Certains enseignants grévistes sont en fait malheureusement en position d'abandon de poste, et ils ne réalisent pas les risques encourus.» Dans certaines pages Facebook du syndicat, «on constate qu'il y a des décisions de radiation qui sont barrées en rouge. Une manière de dire aux adhérents que ces décisions ne seront pas appliquées». Par ailleurs, elle a rappelé, «il y a des revendications auxquelles nous avons répondu dans le cadre du PV de 2015. Nous avons installé des commissions quasi-permanentes sur de nombreux sujets.» «Nous avons notamment crée une commission permanente mobile d'identification et de résolution des problèmes de gestion et qui a eu à se déplacer dans les wilayas qui posent problèmes.» Concluant, «il y va de notre devoir de résoudre des questions qui relèvent du droit des enseignants dont le droit à la promotion.» Il y en a qui n'ont pas obtenu la promotion qu'il fallait, au moment où il fallait. Ce sont des problèmes courants de gestion. Nous sommes en train de faire le travail nécessaire.»