En déplacement, hier, à Tlemcen, le secrétaire général du Front de libération nationale (FLN), Djamel Ould Abbes, a livré son avis sur l'initiative lancée mercredi, par la secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT), Louisa Hanoune, qui appelle le président Abdelaziz Bouteflika à convoquer une Assemblée constituante. Djamel Ould Abbes, qui donnait une conférence de presse, en marge d'un meeting populaire, et une cérémonie organisée en l'honneur de 17 martyrs de la région ouest du pays, ne voit pas "l'utilité" d'une telle démarche politique. "Nous n'allons tout de même pas tout refaire depuis 1962. Nous avons fait du chemin depuis l'Indépendance. Nous avons aujourd'hui une Assemblée populaire nationale (APN), des Assemblées populaires de wilaya et communales. Nous avons un gouvernement, un Conseil constitutionnel, des universités, des hôpitaux... Nous avons un pays qui fonctionne et un Président qui suit de très près les affaires du pays, alors pourquoi aller vers une Assemblée constituante ? Chacun est libre de ses initiatives, mais au FLN, nous ne voyons pas l'utilité d'une telle démarche politique", a-t-il soutenu. En abordant les mouvements syndicaux, les marches et rassemblements qui dominent le paysage politique et social du pays, depuis le début de l'année en cours, le SG de l'ex-parti unique a considéré que cela était "dans l'ordre des choses". Djamel Ould Abbes s'explique à ce propos : "Il est tout à fait normal qu'il y ait des mouvements sociaux. Cela se passe dans tous les pays. Maintenant, il faut privilégier le débat, car toute situation peut être résolue autour d'une table. Je profite d'ailleurs pour lancer un appel à la société civile, dans toutes ses franges, pour qu'elle opte pour le dialogue plutôt que le débrayage." "Bouhadja a commis une erreur qu'il a vite réparée" Djamel Ould Abbes n'entendait pas évoquer cette affaire, si la presse ne l'avait pas invité à s'exprimer sur le rôle de médiateur que le président de l'APN, Saïd Bouhadja, s'était proposé de jouer entre les médecins résidents et le gouvernement. Sur cette question, le SG du FLN estime que Saïd Bouhadja "a commis une erreur qu'il a vite fait de rattraper, le lendemain". En effet, le président de l'APN, qui avait accueilli une délégation des médecins résidents, alors en rassemblement, lundi, devant l'hémicycle Zighoud-Youcef, avait promis aux grévistes de porter leurs doléances au Premier ministre, Ahmed Ouyahia. Le lendemain mardi, il est revenu sur ses propos pour dire qu'il n'était pas dans son rôle de faire la médiation entre les deux parties, et qu'il les avait simplement écoutées pour calmer la situation. Entre temps, cinq groupes parlementaires de la majorité présidentielle, à savoir le FLN, le RND, le MPA, le TAJ et les indépendants, ont agi à travers un communiqué public dans lequel ils demandaient au gouvernement de ne pas céder face à la pression sociale. Enfin, il est à signaler que Djamel Ould Abbes a entamé sa tournée nationale destinée à rendre hommage aux martyrs de la Guerre d'indépendance, et honorer les membres de leurs familles, avec une pléthore d'anciens ministres. Hier samedi, l'accompagnaient à Tlemcen, Boudjemâa Talaï, Abdelmalek Boudiaf, Kamel Mustapha Rahiel, Mahdjoub Bedda, Abdesslam Chelghoum et Mohamed Djellab. Mehdi Mehenni