Le ministère a recensé quelque 24 wilayas qui ont connu des perturbations sérieuses dans l'AEP durant l'été dernier. Des programmes de renforcement des capacités ont été arrêtés avec les autorités locales, selon M. Necib, afin que ces localités puissent passer l'été et le mois de Ramadhan prochains dans de meilleures conditions. Le ministère des Ressources en eau (MRE) fonde sa stratégie de lutte contre le stress hydrique sur le principe de l'interchangeabilité, l'interconnexion et des transferts entre les barrages. Ce schéma hydraulique national a pour base l'optimisation de toutes les ressources à la fois conventionnelles et non conventionnelles. Pour la première catégorie, la tutelle évoque toutes les eaux captées à partir des barrages, les eaux souterraines rechargées par les pluies et la grande réserve d'eau au Sud qu'englobe le système aquifère du Sahara septentrional (Sass). La deuxième a trait au dessalement de l'eau de mer essentiellement. Dans le cadre de la mise en œuvre du plan de sécurisation des wilayas en alimentation en eau potable (AEP), le gouvernement a dégagé, selon le ministre Hocine Necib, une enveloppe d'un montant de 280 milliards de dinars pour l'exercice 2018. M. Necib le qualifie de véritable plan de charge dont 160 milliards de dinars seront dépensés pour la réalisation d'un programme neuf, alors que 84 milliards de dinars seront dédiés au dégel des opérations d'assainissement. Le ministre cite, également, les projets de deux stations de dessalement de l'eau de mer qui s'ajouteront aux 11 existantes, dont l'une est projetée dans la wilaya d'El-Tarf pour approvisionner cette région frontalière et certaines communes des wilayas de Guelma et de Souk-Ahras, et l'autre à Zéralda afin de contribuer à alimenter la capitale, qui risque de connaître un déficit en ressources en eau, ainsi que la wilaya de Blida. "L'Exécutif a maintenu la concrétisation de ces deux unités en dépit des difficultés financières auxquelles fait face le pays", précise Hocine Necib, lors de son passage hier sur les ondes de la radio Chaîne III. "La politique de l'économie d'eau est de mise", reconnaît le ministre. C'est dire la nécessité de rationaliser et de préserver les ressources en eau en livrant, par ailleurs, un long combat contre les fuites d'eau, estimées à 30% en Algérie, soit l'équivalent d'un milliard de mètres cubes, un taux supérieur à la moyenne mondiale fixée à environ 15%. À cela, il y a lieu d'ajouter aussi le vol d'eau évalué à près de 20% que le ministre désigne comme étant "une eau consommée non facturée qui cause des pertes commerciales pour les opérateurs". Ce qui porte les pertes totales à plus de 50%. La lutte contre ce phénomène s'effectue, affirme-t-il, en collaboration avec la police des eaux et les collectivités locales. "D'ici à 2030, nous escomptons arriver à un taux de fuite qui avoisinerait les 18%. C'est notre priorité, d'autant plus que nous ambitionnons de porter le réseau d'AEP de 1 500 à 2 000 km/an", promet le ministre. La rénovation des réseaux, surtout ceux des grandes villes, qui se poursuit depuis des années déjà, constitue une autre solution à cette épineuse problématique. À propos des 46 milliards de dinars de créances détenues par l'Algérienne des eaux (ADE) sur ses abonnés, Hocine Necib avoue que 16 milliards dinars sont irrécupérables. Les créances effectives sont évaluées, quant à elles, à 30 milliards dinars, dont 90% ont été recouvrés. Cela dit, le ministère a recensé quelque 24 wilayas qui ont connu des perturbations sérieuses dans l'AEP durant l'été dernier. Des programmes d'amélioration et de renforcement des capacités ont été, de ce fait, arrêtés avec les autorités locales, selon M. Necib, afin que ces localités puissent passer la saison estivale et le mois de Ramadhan prochains dans de meilleures conditions. B. K.